L'époque de la BD accessible à (presque) tous semble révolue...ou du moins semble aller dans cette voie.
Je viens de lire le dernier DBD et j'ai noté quelques petites choses.
Ego, quand tu nous tiens...
Daniel Maghen, le galeriste-marchand-éditeur bien connu, vient de s'associer avec Christie's, la société de vente aux enchères mondialement connue, pour inclure les planches de BD dans une vente arguant de l'appartenance de la BD à l'art moderne.
Mwais...comme s'il avait fallu attendre la "reconnaissance" de Christie's pour savoir que la BD, c'était de l'Art...
La seule différence est que maintenant, si vous désirez acquérir une belle planche, inutile d'aller chez votre dealer habituel, ça se passera dorénavant dans des ventes aux enchères huppées où le commun des mortels ne mettra jamais les pieds.
Le fait pour Maghen de s'associer avec cette société implantée dans le monde le fait rêver à faire connaître la BD européenne aux Etats-Unis...et sans doute à asseoir son quasi monopole de vente de planches BD de haut de gamme.
Inutile de préciser que Maghen devient THE expert chez Christie's pour ce qui concerne la BD...
De plus il envisage de demander aux auteurs de créer des dessins originaux de grande qualité pour ajouter à ces ventes.
(Vous m'excuserez, je dois aller ouvrir la fenêtre, il y a une odeur nauséabonde qui vient de m'arriver aux narines...)Autre cas de moindre importance mais qui semble montrer que la vente de planches originales devient quelque chose de sérieux (comprenez sérieusement lucratif), la galerie Petits Papiers vient de changer de nom, cela s'appellera dorénavant la Huberty & Breyne Gallery, du nom de ses créateurs.
Doit-on comprendre que les planches ne sont plus considérées comme des "petits papiers" mais bien comme une alternative aux lingots d'or ?
Et l'anglicisation du nom, c'est pour se la jouer international ou juste pour coller avec l'augmentation subite de leur encolure ???
Jusqu'à présent, l'amateur ayant un peu d'argent à dépenser en planches de BD pouvait aller chez Petits Papiers et trouver son bonheur suivant son budget. Là on se demande s'il osera encore franchir la porte et demander s'il y a des planches à un prix accessible...gênant si on se trouve dans la Huberty & Breyne Gallery, non ?
Je ne sais pas ce que vous en pensez, moi j'ai mon idée, mais la BD qui manquait de reconnaissance auprès des médias et du grand public va sans doute trouver un nouvel écho mais sans doute pas de la manière dont on l'aurait espéré...
Autre petit détail, mais vu qu'on parle d'argent, peut-on m'expliquer pourquoi le DBD trouve que La malédiction de Rascar Capac est vendu à
un prix conséquent, mais
mérité grâce à un travail de restauration remarquable (20 EUR pour 136 pages) alors que l'édition 50/60 de la Voiture Immergée commentée par Dayez
devrait combler les amateurs sans les ruiner (24 EUR pour 96 pages) ?????????????????????????????????????