Débat récurrent, mais qui m'a été rappelé par cette dépêche sur un coup de gueule de Druillet:
http://www.lexpress.fr/culture/indiscrets/a-quand-un-scenariste-grand-prix-d-angouleme_1079802.htmlCoup de gueule symptomatique cela dit du grand problème de l'académie, Goscinny et Charlier n'auront jamais le Grand Prix, non pas parce qu'ils sont "simples" scénaristes, mais parce qu'ils sont morts
Druillet n'est décidément pas très au fait de la bande dessinée actuelle
Il aurait pû rajouter Lecureux tant qu'il y était.
Mais sur le fond, je ne peux pas lui donner tort.
Se pose alors LA question, qui, parmi les scénaristes encore vivants, et si possible en activité, pourraient prétendre à ce prix. J'ai essayé d'être objectif et je dois avouer avoir eu bien du mal à trouver des noms. Quelques uns, évidemment, mais pas une floppée. Et avec des réserves pour chacun...
Le Grand Prix récompense un auteur pour sa contribution à la bande dessinée. Et là, je sèche
Quelques noms qui s'imposent:
Cauvin (ceux qui me connaissent rigolent doucement
)
Van Hamme ne peut pas être ignoré
Alan Moore, mais je ne pense pas qu'il soit intéressé
Neil Gaiman, même s'il s'éloigne de plus en plus de la bande dessinée
Sur un autre site, on me citait Koike, mais déjà qu'il n'y a pas de japonais grand prix, il cumule les handicaps
Je pense à Garth Ennis, même si je suis obligé de reconnaître n'en avoir jamais lu (pas taper, pas taper)
Benoît Peeters, qui se distingue en plus par un travail théorique sur la bande dessinée, mais après Schuiten, cela serait redondant d'une certaine manière
Stan Lee, sans doute le plus évident... en plus, il a travaillé avec Moebius
Arleston, peut-être, mais perso plus pour son influence en terme de succès qu'en terme de qualité
Cinq en me me creusant la tête, et sur conseil de quelques autres j'en ajoute 4
J'aurai envie de rejouter Christin (mais je continue de penser que le prix remis à Mezières, qui n'a travaillé qu'avec Christin, le récompense aussi) et Jodorowski (Oui... et non, un peu trop éparpillé et en marge du système). Yann ? Mais sa carrière me semble une lente mais sûre dégringolade.
Et pour être honnête, on peut difficilement nier l'importance de Cothias, malgré une dernière décennie calamiteuse et un auteur qui a privilégié la quantité à la qualité, selon moi. Sans négliger le même argument que pour Christin peut s'appliquer, le grand prix de Juillard me semblais surtout couronner les 7 vies de l'Epervier, qui est surtout l'oeuvre de Cothias (mais à l'inverse de Christin, Juillard avait aussi travaillé avec d'autres, dont Jacques Martin)
Mais pas vraiment de jeunots, et cette impression diffuse que les grands scénaristes restent une denrée rare en franco-belge, une fois sorti des pionniers et de l'âge d'or. J'en trouve beaucoup qui font du bon travail, mais de là à parler de contribution majeure à la bande dessinée, il y a une marge.
Vous me répondrez sans doute que c'est aussi discutable pour certains grands prix, ce qui n'est pas faux, mais il faut bien admettre que pour qu'un scénariste soit primé, il devra être inattaquable sur ce plan
Et les cas de Cauvin, van Hamme et Arleston posent évidemment le problème d'auteurs ouvertement populaires, ce qui n'est pas la philosophie du festival.