Après vous avoir lu(e)s, et le coeur reconnaissant...Certain(e)s se sont récemment posé la question de notre choix de proposer notre projet chez sandawe, et d'exposer notre projet à la dure loi du crowdfunding. Les uns s'étonnent qu'un "auteur comme moi" soit "obligé d'en passer par là", et je sais combien cela sonne comme un compliment. J'y suis sensible. Mais je réfute l'idée d'une entrée chez sandawe comme un "rabaissement". C'est tout le contraire. C'est une expérience nouvelle, riche, et dynamisante, pour nous comme pour le projet. Etrangement, l'avis de certains auteurs rejoint celui de certain(e)s d'entre vous à ce sujet...
Le choix de sandawe pour ce projet porte de multiples raisons. L'une, rejoint la plupart de vos avis, et il est bien moins "dur" de "s'exposer au principe du crowdfunding" et de risquer de ne pas plaire, que de ne pas savoir pourquoi une série qui marche, "Dwarf", en français comme en néerlandais ou en allemand, encore aujourd'hui, puisque Delcourt vient de rééditer le T1, s'arrête contre vos projets. Guy et Thierry sont des hommes que je respecte. Grâce à eux et à vous, j'ai commencé, et finie une série de médieval-fantastique "chez Delcourt" et rien ne remplacera cela. Je peux juste ne pas comprendre leur choix. Mais certainement pas leur montrer la moindre ingratitude. Ce n'est, et n'a jamais été ma façon d'être. Mais, je fais de la bd aussi pour avoir la joie d'être lu, et, à ce titre, n'ajoute foi qu'aux propos des lecteurs: ma compréhension est celle d'un nain. Et d'un lecteur de bd. Courte, pragmatique même si mêlée de crainte et de respect pour le surnaturel, tranchante comme une hache lourde des forges d'Almaredandre, et elle tient à ce sujet sur une ligne. Si ça plait, on n'arrête pas. Dont acte.
Une autre raison est que sandawe offre la possibilité de se connecter aux lecteurs, et de leur offrir en même temps qu'à nous, un univers étendu par les "autour de l'album", comme des tirés à part, des ex-libris, quelques objets "en vrai" de notre univers et des collectibles. Joie qu'un maison d'édition "classique" ne vous offre que très peu, sauf à être un auteur banquable. Je ne suis pas aigri, et je félicite les très rares amis que j'ai encore dans ce milieu et pour lesquels c'est le cas. Leur travail mérite les centaines de milliers de lecteurs qu'il attire, et, dans ces cas précis, le choix de la maison d'édition est donc justifié par...votre fidélité à leurs séries. Ce n'est pas mon cas, et je n'attendrais plus vingt ans encore pour voir un de mes univers, en l'occurence, celui de "De roche & de sève", d'Alena & moi, prendre place dans votre coeur, et se parer des merveilles de papier et d'autres bois, que nous avons pensées, rêvées et dessinées pour lui. Pour vous et nous, en somme.
Aucune des raisons qui sont les nôtres n'est discutable et toutes sont bonnes car elles sont le fruit de notre expérience des maisons d'éditions, locales, régionales et enfin, majeures. Elles concernent l'amour que nous avons pour dessiner et écrire de la bd depuis trente-cinq ans, et celui que nous portons à ce bébé qui est le notre et dont nous ne voulons pas voir le monde que nous avons patiemment crée depuis de nombreuses années Alena et moi, entrer puis sortir des préoccupations d'une maison d'édition sans avoir eu le temps de montrer aux lecteurs son étendue riche et épique, et sans avoir goûté aux joies de le voir s'étoffer d'illustrations et tirages à part, de cahiers graphiques, d'objets rares et de figurines, enfin.
La maison d'édition est assez spectrale à ce propos, et l'avis des lecteurs est, lui, bien massif et épais. Et un nain de papier préfère lutter contre un lecteur, car le combat est beau et gouverné par des obligations connues de part et d'autres, et des règles établies, que contre un spectre dont il ne voit pas venir les coups. Dont il ignore les règles.
Quand l'éditeur et le lecteur ne font qu'un, les évènements, les péripéties, les chutes et les victoires sont soudain étrangement légitimées, pour notre part. Mais il faut poser des limites, pour ne pas finalement, dans la crainte de ne pas satisfaire et l'envie de convenir à un et à tous, remanier notre projet jusqu'aux limites de son contenu, pour plaire à l'une, à l'un, à l'autre. C'est ce que nous essayons de faire. L'éditeur et le lecteur ne font qu'un, mais ne sont pas l'auteur. Parfois, on sent que l'on s'expose au risque d'être "dépossédé" de l'éducation, la croissance de notre bébé et du déroulement de sa vie. Aucun parent digne de ce nom ne l'accepterait. Nous pas plus.
Sandawe nous offre l'opportunité de "rencontrer" les lecteurs. De voir naître, nous l'espérons, leur passion pour notre travail notre univers, "en direct". Comme quelques émotions que j'ai pu avoir en dédicace lors de rencontres de lecteurs "en vrai", cela n'a, pour Alena & moi, pas de prix et rien n'est plus galvanisant pour des auteurs que cette sensation.
"De roche & de sève", le projet:Un jeune nain, Wirkkin de Güthurie, maison de l'ours, fils du roi régnant, à la mort de sa mère se voit confier un étrange torque en or. Trop petit pour son poignet, il le portera au cou. Sa mère lui confie aussi, que cet or dont il est fait, n'est rien comparé au trésor qui se cache au coeur de la nation elfe. Un trésor qui comblerait ses désirs les plus fous, au delà de toute imagination. Qui le ferait si riche que plus jamais elfes et nains sous sa loi ne connaitraient la pauvreté ou le malheur. A condition qu'il le trouve. Qu'il le conquiert.
Lorsqu'il succède à son père, qui avait obtenu avec les elfes un voisinage courtois depuis des siècles, son avidité le mène à envahir tout Elundhäal, éventrant sans relâches montagnes et collines, sous-sols et forêts, à la recherche du fabuleux trésor décrit par sa mère. Eventrant aussi sans relâche ceux qui s'y opposent. Elfes, orques, et toutes sortes de peuplades non reconnues et de créatures qui y vivent. Il protège de sa hache ceux des siens qui travaillent par la pioche et la pelle, la scie et le coin, à exhumer l'or des elfes...Au cours d'un combat contre ces elfes qu'il hait, il décapite le roi elfe Reyn de la maison Pheÿ. Il dîne le soir-même avec la tête du roi elfe comme porte-chandelle devant son assiette...
Une jeune elfe, Sthannÿe de la blanche maison Pheÿ, régnante, soeur unique du roi Reyn, apprend sa décapitation et l'outrage fait à la dépouille de son unique frère, avec qui la complicité et l'amour fraternel et fusionnel n'avait pas d'égal, par le roi Wirkkin.
A l'origine, et par le rang royal et filial de sa condition, elle était destinée et entraînée à devenir générale des armées. L'acte du roi nain Wirkkin, en plus de l'insondable douleur dans laquelle il plonge Sthannÿe Pheÿ, oblige cette dernière à tout ce qu'elle déteste. Politique, régence et fatuité. Certains s'accommoderaient de sa mort glorieuse au combat, et de la vacance de son trône, quand d'autres aimeraient la voir régner sur le peuple elfique sur tout Elundhäal. D'autres encore, s'insurgent contre le règne d'une femme sur le peuple. Elle est désormais privée de ce qu'elle aime le plus au monde, les arènes, des armes et le combat. A cause de ce Wirkkin de Güthurie.
"Un tête pour une tête", deviendra son crédo, son leitmotiv, la seconde devise de sa maison...
"On ne nait pas elfe noire" sera sa certitude...
Pourtant, c'est à l'instant où ils se rencontrent pour la première fois, sur le champs de batailles, que naitra l'indicible. Le chaos le plus inimaginable qui puisse germer jamais dans les esprits elfes, dans l'entendement des nains.
Le coup de foudre de deux êtres historiquement antagonistes sera le plus dévastateur coup de tonnerre qu'Elundhäal ait jamais connu...
Comment survivre à l'idée qu'on est amoureux fou d'une reine elfe, quand on est nain?
Comment survivre aux siens s'ils devaient jamais l'apprendre?
Comment accepter qu'un nain qui de surcroît a décapité votre frère et vous a plongé dans la pire des conditions, occupe toutes vos pensées et les moindres recoins de votre coeur, quand on est une elfe?
Comment survivre aux siens s'ils devaient en être jamais au fait?
Pourquoi une mère naine porte-t'elle au cou un torque trop petit pour un poignet nain?
Si jamais cet amour se jouait de la perfidie des uns et des autres et se glissait jusqu'à eux, Sthannÿe et Wirkkin sauraient-ils combattre leurs haines respectives du peuple de l'autre, admettre leur mutuel allant, et le consommer?
Mais alors...Quelle sorte de rejeton sortirait de cette union?
Et nains et elfes? Le convoiteraient-ils, ou préfèreraient-ils le juger indigne de voir le jour?
Les uns comme les autres y verraient-ils une bénédiction ou un épouvantable malheur pour le monde d'Elundhäl? Un symbole fédérateur? De part et d'autres, tous ne souhaitent pas la paix dans la coexistence...
Il n'appartient qu'à vous d'en savoir plus...
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