L'Ombre Jaune a écrit:Krys TOFF a écrit:Vinc'B a écrit:L'Ombre Jaune a écrit:1°
Une équipe des SAS, à pied, va se faire dépasser par un véhicule allemand, et tout ce que le chef trouve à dire,"trop tard pour se planquer les gars, mettez vous en rang et saluez". Et le véhicule des boches, il passe devant 5 anglais (bon d'accord, les tenues militaires n'étaient vachement pas reconnaissables en ces temps troublés, dans de telles unités spécialisées, déjà, mais quand même) au garde-à-vous, en saluant, même le salut hitlérien, et qu'est ce qu'ils font les boches ? Ben rien ! Ils continuent leur chemin, sans même s'arrêter pour faire un petit contrôle ou au moins pour échanger quelques mots avec des "collègues". Faut pas abuser, quand même...
Pour me défendre par rapport des deux scènes que vous citez, je ne peux que dire....
qu'elles sont véridiques et vérifiées...
(si ce n'est que les membres de l"équipe devaient avoir des couvre-chefs, ce qui n'est pas pas le cas ici, pour mieux reconnaître les personnages.)
L'Histoire du SAS est parsemée d'anecdotes totalement incroyables de ce type. Aurais-je dû les omettre ? Je ne pense pas.
Ce genre de situation évoquée dans la premier spoiler me fait penser à
une scène du film "Le jour le plus long" dans lequel une troupe allemande croise une troupe américaine ou anglaise (je ne sais plus) sans même se regarder. Ils vont chacun dans un sens opposé et sont de chaque côté d'un muret et ce n'est que le dernier d'une des 2 troupes qui tout à coup se retourne et réalise ce qui vient de se passer.
Ca m'a longtemps choqué qu'un film se voulant historique ajoute un tel passage paraissant irréaliste, avant d'apprendre que c'était là aussi une anecdote véridique ! Du coup, les 2 passages évoqués ne m'ont pas choqué outre mesure et je ne suis pas surpris qu'ils soient véridiques.
Admettons que la chance extrême de certaines situations ne soit pas impossible ( ou que leur improbabilité ne soit finalement pas forcément absolue - après tout, tirer un nombre entier naturel x bien défini, par exemple 1008, dans l'ensemble infini des entiers naturels, c'est dire : 1/
∞ = 0. Et pourtant, contrairement à ce "0", il est possible de tirer un tel numéro, évidemment.)
Mais bon, je ne suis pas sûr que, présentées telles quelles à des soldats sur des zones de conflits actuelles, ce genre de situation puisse paraître plausible.
Mais s'il est avéré, qu'en des temps "anciens", on put en arriver à un si faible niveau de vigilance, pour raisons x ou y, si j'avais été l'auteur (de "Regiment" ou du "jour le plus long"), j'aurais placé un préambule prévenant le lecteur/spectateur que certaines scènes, pour improbables qu'elles puissent paraître, se soient néanmoins avérées réelles, après recherches documentaires.
Sinon, on tombe dans le piège du lecteur (et je suis donc tombé dedans) qui se demande si on ne se moque pas de lui.
Mais ceci étant dit, encore une fois, je trouve l'ensemble de cette BD très plaisant à lire et je ne bouderai pas mon plaisir d'acquérir le 3ème volume du triptyque.
Cette réponse est assez amusante, dans le genre "je reconnais mes torts, mais surtout les vôtres", c'est très fort !!
Je vais tenter de d'apporter un éclairage différent. Tout d'abord sur la notion de préambule.... ce qui est paraît illogique à certains, fait sens chez d'autres, ce qui apparaît absurde chez quelques uns et parfois loin d'être idiots pour d'autres... je me vois donc mal sortir un avertissement à chaque scène ou événement marquants de l'album...D'autant plus que "The Regiment" est sous-titré "L'Histoire vraie du SAS", est je n'accepterais pas d'avoir un tel sous-titre sans le respecter quelque peu.
Mon récit a parfois besoin d'interprétation, mais pas d'inventer totalement des scènes de ce genre.
Enfin, les scènes ne me paraissent pas si improbables que cela, pour plusieurs raisons qui me semblent évidentes et que je vais détailler en spoilers.
Pour la première :
Rien ne dit que le véhicule allemand (les sources ne le précisent pas et le responsable a soigneusement évité de se faire remarquer par la suite) transporte des responsables de la sécurité. Il y a de fortes chances pour que ce soit le véhicule d'un officier de la Luftwaffe rentrant à la base. Enfin, la base est implantée très loin des premières lignes et avant les premières opérations du SAS, le désert a toujours été considérée comme infranchissable.
En effet, je le répète, cette scène se déroule durant la première vague d'opération du SAS, et les forces de l'Axe sont totalement prises au dépourvus. La sécurité des aérodromes sera d'ailleurs renforcé par la suite... c'est d'ailleurs ce qui pousse Stirling a relancer aussi vite une autre vague d'opérations, comme je le précise dans l'album.
Enfin, en pleine nuit, plein de poussière, rien ne ressemble plus à un uniforme qu'à un autre uniforme... nous avons volontairement enlevé les couvre-chefs pour une meilleure lisibilité...
Et pour la seconde :
Encore une fois, les troupes que le convoi de Stirling dépasse sont composés de camionneurs ou de fantassins au repos, en débardeur, fatigués. Lorsque Stirling croise une division panzer montant au front, il se cache !!
Personne n'irait imaginer qu'une patrouille anglaise remontent les lignes allemandes, tranquillement... Voyons, c'est absurde !! Et pour ce qui est des véhicules, il ne faut pas oublier que les allemands font feu de tout bois en Afrique du Nord, utilisant du matériel allemand, italien, français et même anglais capturé ou récupéré sur les champ de bataille. Donc rien d'incongru à croiser des camions Ford... Encore une fois, c'est peut-être plus le flegme britannique que la chance qui a permit de tels scénarios...
Et enfin, je préciserais que la belle mécanique militaire de tout pays n'est pas exempt de stupidité et de dysfonctionnement absurdes, même encore aujourd'hui. L'Histoire, lointaine ou plus récente, peut l'illustrer maintes fois.
Il faut faire attention à ne pas sur-estimer de telles institutions. Il n'y a qu'à voir l'aura que possède encore la Wehrmacht malgré une gestion calamiteuse du second conflit mondial et notamment de la campagne de Russie, la surprise de Tsahal lors de la guerre du Kippour, ou celle des soviétiques en 1941, la bêtise et l'inertie profonde de la garnison d'Eben Emael, l'odyssée d'une équipe de saboteurs allemands en France en 1914, qui se trimballe pendant près de 300 bornes en uniforme allemand sans être inquiétés, etc... Les exemples sont légions.
Et les vainqueurs des victoires les plus spectaculaires n'ont parfois comme mérite que l'idiotie et la médiocrité de leur adversaires...