Le cynisme de The Boys et la violence de RANX, ce rejeton difforme et déhérité de la parano cyberpunk des 80’s réjouira les amateurs du genre. C’est un one-shot qui ne se prend pas trop au sérieux malgré quelques petits scuds lâchés à l’encontre des adorateurs béats de la technologie. L’humour est plutôt bien dosé à mon goût mais ce ne sera pas le cas de tout le monde.
L’œuvre n’a pas la prétention d’innover : poursuite de sérial killer dans une jkungle urbaine sombre et glaçante où l’on laisse libre cours aux instincts les plus vils au point de gommer les frontières morales… vu et revu. Mais l’humour décalé et la construction des personnages principaux ne laissent pas indifférents.
Sur Youtube, le Fossoyeur de films disait du récent Mad Max qu’il réutilisait des effets horrifiques liés aux difformités des corps. C’est cet aspect charnel, organique que j’ai aimé retrouvé dans ce comics, un peu comme dans les films d’horreur de ma jeunesse (Brain Dead, Bad Taste etc.). Ces rues sombres et fumantes des ghettos New Yorkais, un peu comme celles de Spawn avec le côté techno-futuriste en plus. Et la peur de ce que cachent ceux qui nous protègent (insérer aparté sur Watchmen ici) etc.
Le dessin n'est pas toujours au top mais sert bien le propos et les ombres sur les visages m'ont rappelé le travail de Marcelo Frusin sur l'arc d'Hellblazer par Azzarello... et dont une somptueuse édition par Urban est disponible soit dit en passant...