Oui, tout part d'un fait historique réel à savoir l'inauguration d'une stèle en 2002 par Boutéflika en l'honneur des français s'étant battus auprès des algériens pour l'indépendance ... 4 ans après que Chirac reconnaissait alors que ce ne furent pas que des "évènements" qui bousculèrent l'Algérie mais bien une véritable guerre.
Je m'empresse d'ajouter qu'il serait vain de résumer la guerre d'Algérie à cela. Ce fut une guerre qui n'aurait pas dû être, de l'aveu de beaucoup avec le recul voire même de personnalités politiques de l'époque (Du reste, Laurent et moi même sommes entrés en contact avec quelques anciens de l'Algérie). Notre livre ne parle pas de la guerre d'Algérie (même si les faits historiques jalonnent le récit) ni ne peut se résumer au seul sujet des exactions - que cela soit des militaires français soit du FLN. Notre propos n'est pas là. Ce n'est pas un livre sur la torture (comme on a pu nous le dire d'ailleurs
), ni le fait d'Historiens experts du fait. En essayant de n'être pas trop manichéens, le principe est de décrire des hommes emplis de passions (l'amour, les convictions politiques, le patriotisme (exacerbé par l'échec de l'Indochine et dans notre cas par le fait d'avoir résisté à l'Allemagne nazie 10 ans plus tôt) ...) et qui les vécurent dans un contexte très particulier, ce qui influa sur leur vie et leurs actes. Paul reste lié à un idéal de liberté déjà "mis en pratique" en 39-45 et même s'il est naturellement gaulliste en arrivant à Alger comme simple civil, c'est la vie et son amour pour une algérienne et l'Algérie qui va le chambouler, chambouler ses anciennes amitiés et ses valeurs patriotiques. Complexe donc, mais humain.
Sujet sensible certes. Mais doit-on ne pas l'évoquer sous le prétexte qu'il l'est, sensible ?