Bonjour, Je me garderais bien de répondre précisément à ce débat que je trouve vraiment intéressant (sincèrement) par les questions qu'il pose sur mon travail. J'ai toujours trouvé enrichissant de lire les critiques y compris négatives des gens dont on sent qu'ils ont lu et que leur idée de base n'est pas de détruire l'auteur mais de parler de son album.
De ce que je lis ici il ressort qu'il y a des hauts et des bas et je me vois mal partir dans une tirade d'auto justification qui ne changera rien au ressenti de certains lecteurs.
J'ai l'impression que Rosalinde est une BD qui, comme le fait remarquer Brian Addav, demande une forme d'adhésion du lecteur.
S'il entre dans le "délire" il accepte les éventuelles baisses de tensions voire en comprend la nécessité et se régale des moments plus forts.
S'il n'y entre pas il est probable que les moments moins forts soient autant d'occasion de ne plus "en être", de sortir quand les moments plus forts, perdus comme des ilots au milieu des "platitudes", se révèlent un peu incohérents.
Je tiens à préciser simplement que j'ai commencé la BD en sachant où elle se terminerait et par quel passages elle passerait. Le coté "what next" était volontaire, faire d'une BD non pas la démonstration huilée et parfaite d'une machine scénaristique qui tourne tout entière autour d'un même objet, mais plutôt faire de Rosalinde (dont j'aimerais idéalement reprendre le personnage) dans cette aventure un personnage qui vit.
C'est à dire suivre une tranche de vie révélatrice. Du moment où tout s'éffondre à un espoir de paix ... intérieure.
Le sujet de Rosalinde est Rosalinde. Il n'est pas "la machination" ni "les aliens" il est le personnage.
Ce parti-pris scénaristique auquel je tenais était risqué. Je m'en rends compte aujourd'hui. En effet, à part ce "teasing" du début rien n'accroche le lecteur à une question fondamentale du début à la fin du livre. le "va t elle sauver le monde" est résolu assez vite, le "quelle est cette effroyable machination" est surtout le prétexte de la propre inconséquence du personnage etc.
Mon espoir était qu'on se laisse prendre, qu'on s'attache au personnage comme on s'attache à une intrigue et qu'on le suive comme on suit une série ou un feuilleton, au gré des rebondissements et des aventures. Je sais que si j'avais la chance de reprendre le personnage je ne pourrais pas le traiter à nouveau ainsi. On ne casse pas les codes à chaque fois. Mais il me semblait intéressant de le traiter une fois. intéressant et même utile considérant ce personnage. Du coup chaque grande question scénaristique (les aliens, les méchants, la disparition) devenait plutôt le contexte utile à une évolution du personnage. Avec les Aliens elle révèle sa force, avec les méchants elle révèle ses limites puis ses questions, avec la disparition son "coté obscur", sa faiblesse puis vient la fin.
Je viens de me relire et je me rends compte que tout ceci a l'air terriblement sérieux alors que Rosalinde est tout de même un personnage un peu ridicule, plutôt comique. C'est peut être ça qui peut poser problème, que le sujet soit un sujet comique traité finalement avec un certain sérieux. Je ne sais pas trop.
enfin bon, si vous voulez en parler face à face je serais là et même si je suis très timide je discute volontiers: