«Comme notre île est belle! Et calme! Un paradis pour nous seul!»
«On ne va tout de même pas partager notre île avec ces gens…»
Baladi découvre tout d’abord Les Robinsons suisses sous forme de série télé durant les années 70, puis tombe par hasard bien des années plus tard sur le roman à la base de la série, roman écrit en allemand par un écrivain bernois, et datant du début du 19e siècle. C’est en jouant avec l’idée d’adapter ce livre (qu’il n’a toujours pas lu!) qu’il déniche alors la traduction qu’en a fait la Baronne de Montolieu. Mais la Baronne de Montolieu ne s’est pas contentée de traduire le livre, elle en a changé certains passages jugés trop moralisateurs, et a même écrit des chapitres supplémentaires au roman. Baladi va donc décider de s’atteler à une adaptation, mais en commençant par le chapitre 37 (le premier de la suite écrite par la Baronne, vous suivez?) et en se sentant très libre (comme la Baronne!) dans son adaptation. De la matière première, il va garder la situation de base (une famille suisse doit survivre sur une île lointaine suite à un naufrage) et le charme un peu suranné des histoires d’aventure à l’ancienne; mais Baladi va surtout malaxer, transformer, trahir et transcender cette matière pour en faire une bande dessinée à la portée évidemment politique. Il faut le préciser, la paisible famille suisse craint une confrontation avec de terribles sauvages qui semblent rôder, des sauvages que certaines caricatures montrent menaçant et dangereusement enturbannés…
Au niveau graphique, Baladi s’est surpassé et propose un travail en couleur rare, mélange de découpages et de couleurs directes, et réalise ainsi certaines de ses plus pages.
Plus d'infos et un extrait chez l'éditeur.