René.e aux bois dormants - Elene Usdin - Sarbacane

[Bossacdenoyau]

Chez Sarbacane le 1er septembre :

renee-aux-bois-dormants 1.jpg (241.06 Kio) Vu 1855 fois

René n’est à sa place nulle part. Ni dans l’appartement qu’il partage seul avec sa mère, femme absente, aux manières froides ; ni avec les autres enfants de son école ; ni dans cette ville canadienne trop grande. Hypersensible, sauvage, il est sujet aux évanouissements durant lesquels il voyage dans des mondes fantasmagoriques. Au cours de l’un d’eux, il part à la recherche de son lapin qui s’est enfui. René bascule alors dans un monde peuplé de créatures aussi terrifiantes que bienveillantes. Sorcière sensuelle et cannibale en souffrance, ogre mangeur de lumière, créatures sans mémoire ou géant au cœur simple, côtoient René, qui lui-même se métamorphose au gré des rencontres. Il devient Renée, fleur, chatte, arbre… Et revisite les mythes fondateurs des Premières Nations, peuples autochtones canadiens. Mais, où s’arrête le rêve ? Et qui rêve, véritablement ? René, petit garçon à la recherche de son lapin ? René, homme au crépuscule de sa vie, à la recherche de ses blessures enfouies ? Ou encore Judith, sa fille, à qui René révélera la terrible histoire de son enfance volée et de sa véritable identité, par l’intermédiaire du rêve ?

Elene Usdin est une photographe et illustratrice reconnue. Voilà qui pourrait valoir un bon coup d’œil...

272 pages, 29,50 €.

[Bolt]

Plus d'infos chez l'éditeur.

Le site de Elene Usdin pour ceux et celles qui veulent creuser son travail.

Enfin, il y a cet ex-libris offert pour l'achat du bouquin dans le réseau Canal BD.

[euh... si vous le dites]

Attention : album extraordinaire !!!

Graphiquement, c'est une tuerie. Un dessin organique qui explose de couleurs à chaque page au gré des pérégrinations des deux personnages principaux embarqués dans un voyage douloureux issu de ce qui est sans doute le plus grand scandale de l'histoire canadienne de ces dernières décennies, le vol à leur famille de milliers d'enfants d'origine autochtone par les autorité qui les placèrent ensuite dans des familles blanches.
C'est donc l'histoire d'un enfant qui traverse des mondes fantasmagoriques à la recherche de son lapin en peluche disparu qui recèlerait dans son ventre les secrets de ses origines. C'est aussi l'histoire de son enfant qui veut comprendre l'histoire de son père.
L'histoire d'une tragédie, portée par un imaginaire nourri aux légendes et croyances des populations autochtones.
Une histoire d'identité, de deuil et de beauté à jamais perdue.
Une histoire de transformations et de métamorphoses aussi, seules garantes de la possibilité de trouver enfin sa vraie place dans un monde qui l'a toujours refusé.

C'est le premier album d'Elene Usdin, artiste plutôt connue dans le milieu de la photographie, mais quel coup de maître.
Et un grand bravo, une fois de plus, aux éditions Sarbacane, qui ont accueilli ce projet assez casse-gueule : un premier album de plus de 250 planches, superbement édité, à 30 boules, faut oser.
Mais ça valait la peine et il reste à espérer que l'album trouvera un public à la hauteur de ses qualités.

Assurément un de mes gros coups de coeur de l'année bd 2021.

[Mr Degryse]

Oui très bonne bd. Un alice aux pays des merveilles version autochtone. Avec un message en plus. C'est surtout une réussite visuelle. Une véritable plongée onirique à tendance psychédélique

[Nirm]

Clairement un OLNI.
Onirique certainement, psychédélique parfois mais surtout bluffant et surprenant.
Je dois avouer que je saisissais pas grand chose à ma lecture mais j'ai été happé, limite hypnotisé et quand ça prend forme, c'est brillant.
Elle s'est lâchée graphiquement et tout le monde n'adhérera pas mais quel voyage !
Encore une fois, Sarbacane prend un risque mais livre un album marquant.

[DixSept]

La chronique : René·e aux bois dormants est sortie !

[Bolt]

Le bouquin est très beau et bien construit. J'aurais aimé l'adorer autant que vous tous, je ne l'ai juste qu'apprécié.
Peut-être un trop grande attente après un premier feuilletage, peut-être que j'ai suis-je blasé en ce moment... Je ne l'ai pas vu comme OLNI à l'instar de Nirm, des petites choses de-ci de-là m'ont renvoyé à Brecht Evens et Lorenzo Mattotti. Il y a pire comme comparaison, mais de toute façon Elene Usdin est une artiste accomplie qui n'a rien à leur envier.

[Monsieur Jean]

Peu de commentaires pour cet album qui a pourtant remporté le prix de la critique ACBD.

Graphiquement c'est impressionnant. Certains ont évoqué Evens et Mattotti et ils ont raison; on pourrait probablement ajouter la peintre Émilie Carr. Bref, côté graphisme, il n'y a rien à dire.

Le scénario m'embête un peu. Pour dire vrai j'ai fini par m'ennuyer dans cette succession de rêves.
Le propos émerge malgré tout assez vite.

[Révéler] Spoiler:

Déracinement des autochtones en Amérique

Le dernier chapitre clarifie d'ailleurs tout.
Au final, il y a tout de même un air de déjà-vu et l'analyse de la problématique est un peu courte.

[nexus4]

Ah si, mon retour sur cette lecture :

Voilà un album qui me pose bien du soucis. Je suis tiraillé entre une vision objective et subjective du livre. Objectivement, c'est très beau, souvent magnifique, un voyage graphique aux mille couleurs tout à fait épatant. Subjectivement, c'est le (THE) genre littéraire que j'abhorre le plus. L'onirique/hallucination m'emmerde aussi profondément qu'instantanément. Parceque je n'y voit pas de mobile (ou moteur) narratif autre que d'aligner les belles images. Pourquoi trois amibes qui parlent plutôt qu'un chêne jaune et violet, pourquoi 3 pages plutôt que trente, ou inversement ? Ca me laisse froid. Et il y a deux signes qui ne trompent pas.
- Quand je vérifie, trop souvent à mon gout, qu'en tournant la page j'en ai pas tournée deux.
- Quand je me mets à tourner les pages sans plus trop faire attention à ce que ça raconte pour aller plus vite.

et voilà le dilemme que me pose ce livre. C'est que la fin est sensée donner tout son sens aux 250 pages précédentes. Et sur un sujet important, qui me touche. Donc du coup une seconde lecture serait sans doute plus féconde et irait à rebours de mes a priori, mais bon, je reste persuadé qu'il y a quand même pas mal de séquences qui jouent la montre.

Bref, si vous ne l'avez pas lu, je vous invite vraiment au voyage, surtout si vous être moins orthodoxo-cartésien que moi.

PS : Et moi je ne l'ai toujours pas relu.

[nexus4]

Les planches ont l'air magnifiques.
Expo chez Barbier :

[Miloo]

C'est une belle expo effectivement. Mais les plus belles planches, les plus fortes, selon moi, ne sont pas accrochées parce que vendues très rapidement. Dommage.

[anguss]

Entretien avec Elene Usdin

[Miloo]

Merci bien pour ce lien. C'est très intéressant.

[ubr84]

Super interview

Merci

[Mister_Eko]

Ah si, mon retour sur cette lecture :

Voilà un album qui me pose bien du soucis. Je suis tiraillé entre une vision objective et subjective du livre. Objectivement, c'est très beau, souvent magnifique, un voyage graphique aux mille couleurs tout à fait épatant. Subjectivement, c'est le (THE) genre littéraire que j'abhorre le plus. L'onirique/hallucination m'emmerde aussi profondément qu'instantanément. Parceque je n'y voit pas de mobile (ou moteur) narratif autre que d'aligner les belles images. Pourquoi trois amibes qui parlent plutôt qu'un chêne jaune et violet, pourquoi 3 pages plutôt que trente, ou inversement ? Ca me laisse froid. Et il y a deux signes qui ne trompent pas.
- Quand je vérifie, trop souvent à mon gout, qu'en tournant la page j'en ai pas tournée deux.
- Quand je me mets à tourner les pages sans plus trop faire attention à ce que ça raconte pour aller plus vite.

et voilà le dilemme que me pose ce livre. C'est que la fin est sensée donner tout son sens aux 250 pages précédentes. Et sur un sujet important, qui me touche. Donc du coup une seconde lecture serait sans doute plus féconde et irait à rebours de mes a priori, mais bon, je reste persuadé qu'il y a quand même pas mal de séquences qui jouent la montre.

Bref, si vous ne l'avez pas lu, je vous invite vraiment au voyage, surtout si vous être moins orthodoxo-cartésien que moi.

PS : Et moi je ne l'ai toujours pas relu.

Je pense que j'aurais presque pu écrire la même chose que toi. J'ai trop souvent la sensation de ne rien comprendre dans ce type d'album et du coup trop peu l'envie de faire l'effort.

[crepp]

J'avais craqué à l'achat l'année passée en voyant les planches lors d'une expo à quai des bulles de 2021 , de plus Elene Usdin était présente, donc petite dédicace, et je viens seulement de le lire
De cette quête d'identité par l'intermédiaire du rêve je m'y suis vite plongé, surtout par son jeu sur les couleurs (luminosité dans le rêve, le grisâtre dans la vie). Il n'empêche que je me suis tout de même perdu en chemin, le trajet imaginaire m'a paru trop long face à la réalité finale. Ainsi mon émotion très présente dans le début de la lecture s'est diluée dans les méandres de ce conte onirique.
Bref bel album, mais à mes yeux, plus condensé ce titre m'aurait plus touché.