Hier soir j'ai participé à cette discussion :
https://www.goethe.de/ins/fr/fr/sta/par ... d=21937817Klaus Jöcken, traducteur d'Astérix pour les versions allemandes, a parlé de son travail et surtout des challenges auxquels sont confrontés les traducteurs de BDs, et surtout de BDs humoristiques comme Astérix, avec plusieurs niveaux de lecture (humour, jeux de mots, sous entendus et références...).
C'était vraiment intéressant de pouvoir avoir cet aperçu de l'énorme travail des traducteurs, trop souvent passé sous silence.
En Allemagne Astérix c'est 1 million d'albums vendus (du moins imprimés, pour le dernier), deuxième plus gros marché après la France.
Points retenus :
-le traducteur peut se permettre quelques libertés dans les traductions des blagues pour coller à la culture de son pays (ex: une case évoquant Johnny Hallyday, inconnu total en Allemagne, il a utilisé une blague concernant un rockeur local)
-énormément de boulot et de culture générale à avoir pour 1) comprendre les blagues en français natal des auteurs et 2) les adapter et se creuser la tête pour ne pas dénaturer le travail original et rester cohérent (ex: des mots allemands très longs ne rentrent pas dans les cases/bulles, et ces bulles sont immuables, le dessin c'est sacré on y touche pas. Donc gros gros challenge de trouver des mots qui rentrent, même si la traduction littérale n'est pas tout à fait exacte, mais qui conservent le sens du texte original)
-on s'en doute, d'énormes enjeux économiques autour d'Astérix (clauses de confidentialité à gogo, mots de passe communiqués via divers canaux pour ouvrir le fichier sur lequel le traducteur travaillera)
-on a pas parlé de rémunération, point sensible en ce moment avec la rémunération des auteurs. Je n'ai pas pu poser la question, mais j'aurais voulu savoir si les traducteurs travaillent au forfait ou s'ils sont intéressés sur les ventes des albums.