Questions techniques pré RDV avec editeurs de BD

[Kats]

Bonjour à toutes et tous,

N'étant pas spécialiste du 9e art, je me tourne vers ce forum qui m'a été vivement recommandé vous poser quelques questions techniques sur la préparation éditoriale d'une BD.

Historien de métier, je dirige un projet éditorial pour la confection d'une BD historique (mémorielle pour être plus précis) avec de gros partenaires publics. Il s'agira d'une œuvre de facture très classique, à destination du grand public.

Nous avons rencontré l'intérêt de plusieurs éditeurs spécialisés en BD et nous (c'est à dire des représentants des différents commanditaires et moi-même) devons les rencontrer bientôt.

Avant de les rencontrer et d'écouter leurs propositions commerciales, j'aimerais bien avoir quelques éclairages de spécialistes. En substance :

Combien faut-il rémunérer (décemment) le dessinateur/illustrateur ? Idem concernant le coloriste ?

Comment s'effectue la rémunération du dessinateur/illustrateur par le commanditaire : 1/2 avant, 1/2 après ?

Est-ce qu'il est possible qu'un éditeur suggère ou impose un dessinateur/illustrateur ?

Comment procéder pour trouver un dessinateur/illustrateur par nous mêmes ; faut-il faire un appel dans des revues/sites spécialisés ? Par un concours ?

Dans le cas où nous souhaiterions travailler avec des dessinateurs/illustrateurs que nous aurions repérés chez d'autres éditeurs que ceux qui nous ont fait part de leur désir de nous publier, comment les contacter ?

En vous remerciant chaudement par avance pour vos éclairages !

Kats

[foet]

La rémunération des auteurs est très variable, la profession étant très précaire et peu encadré. Mais si il est ici question ici de rémunérer correctement l’auteur bd je vous conseille de mettre sa rémunération en comparaison avec le smic brut. Qui aujourd’hui est a 1766 euros.
Si l’éditeur propose moins de 10.000 euros d’avance sur droit et que l’auteur mets plus de 6 mois à réaliser l’ouvrage, la rémunération est inférieure au smic. A mon avis pour une bd type franco belge le tarif à la page pour le noir et blanc devrait être minimum de 250 euros, le dessinateur devra réaliser 7 pages par mois pour gagner l’équivalent du smic. Et de minimum 90 euros pour le coloriste, il devra coloriser 20 pages pages par mois.

Concernant les échéances de paiement pareil il n’ya pas de norme, les éditeurs fonctionnent de plus en plus avec un forfait global pour l’album. Mais la préférence des auteurs du moins tout ceux à qui j’en ai parlé préfèrent être payer à la page plutôt que au forfait, un tarif à la page est défini et il perçoit un paiement dés que le travail est livré et la facture envoyé. Le mieux pour les auteurs est d’avoir des paiements mensuels échelonnés, la plupart de nos charges étant à payer tous les mois: loyer, factures edf etc… La norme des paiement des salaires en entreprise étant celle la.

Sur le choix du dessinateur tout dépends de ce que vous avez défini avec vos partenaires,si vous avez fait un appel d’offre, un éditeur préfèrera travailler avec un dessinateur qu’il connait et en qui il a confiance, maintenant si des partenaires publics apportent des financements ils peuvent certainement avoir un droit de regard sur le choix du dessinateur et proposer des personnes, c’est à négocier avec l’éditeur.

Et quand à ou trouver des dessinateurs vous pouvez poster un msg sur ce forum déjà, poster un msg sur vos réseaux ou contacter directement des auteurs que vous aimer via leur compte instagram ou autre réseaux social.
Perso je suis en train de finir un album pour les éditions Leduc qui paraitra en septembre et je suis disponible pour de nouveaux projets https://foret.ultra-book.com/ si jamais vous avez envie de me parler de votre projet.

[Kats]

Bonjour foet, et toutes mes excuses pour le délai incroyable de ma réponse ! Je pensais être alerté par un mail lorsque quelqu’un m'aurait répondu.

Merci infiniment pour vos indications très précieuses.

Si l’éditeur propose moins de 10.000 euros d’avance sur droit et que l’auteur mets plus de 6 mois à réaliser l’ouvrage, la rémunération est inférieure au smic. A mon avis pour une bd type franco belge le tarif à la page pour le noir et blanc devrait être minimum de 250 euros, le dessinateur devra réaliser 7 pages par mois pour gagner l’équivalent du smic. Et de minimum 90 euros pour le coloriste, il devra coloriser 20 pages pages par mois.

Quand vous dites « auteur », je comprends « l’illustrateur », est-ce bien le cas ? Ou bien le groupe (auteur/dessinateur /coloriste) ?

Nous avons repoussé à la rentrée notre calendrier de rencontre avec les éditeurs, n'étant toujours pas très sûrs de bien maîtriser les règles du milieu.

Je m'aperçois que mon problème de compréhension du fonctionnement des éditeurs et des contrats BD vient du fait que je suis davantage familier des contrats "auteurs" (monographie) qui sont bien moins rémunérés que ce que vous semblez dire à propos de la BD.

Ainsi, si je vous comprends bien, les éditeurs BD achètent un projet (ce que vous appelez avance sur droits) à un auteur/dessinateur ou bien à un groupe d'auteurs (auteur/dessinateur /coloriste), est-ce bien cela ? Ensuite, le contrat précise la part des droits perçus sur chaque ventes.

Inutile de lui parler des subventions reçues ou attendues dans ce cas, non ? (dans le monde très particulier de l'édition historique/universitaire, l'éditeur demande généralement un chèque, sans parler de l'absence quasi totale de rémunération des auteurs).

Nous recherchons un dessinateur spécialisé dans la période années30/Seconde Guerre mondiale, pour une BD grand public/adolescents, en sachant que le synopsis ne sera pas susceptible d'être discuté sur le fond (par contre, sur la forme, bien sûr) car il s’agit d'un projet éditorial mémoriel, piloté par une association mémorielle en collaboration avec divers partenaires institutionnels.

Merci !
Kats

[foet]

Je me suis un peu mélanger dans les thermes entre auteur( scénariste dessinateur coloriste)et dessinateur désolé. Les tarifs de pages que je conseille sont pour le dessinateur, et le coloriste .

Vous avez demandez comment rémunérer décemment… Moi je considéré que si le tarif de page ne permet pas au dessinateur de gagner l’équivalent d’un smic en travaillant a plein temps ce n’est pas décent. Malheureusement comme je le disais la bd est un mètier très précaire et beaucoup d’éditeurs ne rémunèrent pas décemment leurs auteurs , les tarifs sont aujourd’hui très bas et beaucoup d’auteurs sont soit précaires, soit ont un autre travail.

Les tarifs que je conseille sont pour des pages franco belge, un travail plus manga ou dans une veine roman graphique avec moins de décors ,moins detaillé demandera moins de travail et le dessinateur pourra s’en sortir avec un budget plus faible.

En france la rémunération des auteurs se fait par les droit d’auteur, l’auteur et l’éditeur signe un contract d’édition qui défini une cession de droit d’auteur, https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F22667 la loi française dit que la rémunération de l’auteur doit être proportionnelle aux recettes. C’est une profession mal encadrée en ce qui concerne la rémunération. Dans la pratique l'éditeur donne un pourcentage à l’auteur (scenariste/dessinateur/coloriste) qui varie entre 8 a 15 % du prix de vente du livre , si le livre est vendu a 10€ et que le pourcentage de 10 % l’auteur touchera 1€ a chaque album vendu. Cependant comme les auteurs on besoin de vivre pendant le temps de la création la plupart des éditeur possédant des moyens donne une avance sur droit aux auteurs. Tant que les auteurs n’auront pas remboursé cette avance ils ne toucheront pas de droit d’auteur sur les vente. Avec l’exemple précédent si l’avance est de 10 000 euros il faudra que l’album se vende a plus de 10 000 exemplaires pour que l’auteur touche des droits d’auteur supplémentaires. Il est a noter que l’éditeur ne peu pas demander à l’auteur de lui rembourser les avances si les ventes sont moins bonne que prévue. Dans le millieu de la bd la majorité des auteurs vivent grace aux avances sur droit, la plupart des titres ne remboursent pas les avances de l’auteur. Il est quand même a noter que si les avances ne sont pas remboursées, les éditeurs rentrent dans leur frais bien avant que ce seuil soit atteint.

Est ce que c’est utile de dire quel sont les subvention perçu? ça peux etre utile pour l’auteur pour pouvoir négocier une meilleure rémunération, de demander que une partie de cet argent lui soi directement remis surtout si ces subventions financent la création.

Le projet dont vous parler c’est celui pour lequel la region aquitaine à fait un appel a projet pour le camps de gurs?