Queenie - Elizabeth Colomba / Aurélie Lévy - Anne Carrière

[Bolt]

Déjà couvert par d'autres médias (Le Monde, France TV Outre-Mer, Actualitté...) avant sa parution dans quelques jours, Queenie raconte l'histoire de Stéphanie St Clair, martiniquaise exilée aux Etats-Unis qui prend la tête d'un gang, en pleine époque du Harlem Renaissance.
Elizabeth Colomba est un peu comme son personnage principal, martiniquaise qui s'exile également aux Etats-Unis, d'abord à LA où elle a produit des storyboards pour le cinéma puis à Harlem où elle renoue avec la peinture qu'elle avait étudié aux Beaux-Arts. Et c'est en tant que peintre qu'elle fait son trou, cherchant à réhabiliter le corps noir. A sa découverte du personnage de Stéphanie St Clair, elle s'associe avec son amie Aurélie Lévy pour développer une trame à adapter sur divers médias. Au-delà du personnage principal, c'est aussi le Harlem des années 20-30 que les autrices veulent raconter. Et donc, le bouquin n'est pas encore sorti qu'un studio américain travaille déjà sur son adaptation.
Au passage, c'est la première BD des éditions Anne Carrière.

Harlem. 1933. Une femme noire, tirée à quatre épingles, est relâchée de prison. Son nom : Stéphanie St Clair. Signes particuliers : un accent français à couper au couteau et un don pour les chiffres. Née dans la misère à la Martinique, la célèbre Queenie est à la tête de la loterie clandestine de Harlem. Avec l’aide d’une poignée de complices loyaux, elle a patiemment bâti un véritable empire criminel qui règne sur Harlem tout en protégeant ses habitants des exactions des policiers.

Plus d'infos chez l'éditeur





Les autrices racontent :

[euh... si vous le dites]

Déception à la lecture de cet album.
J'ai terminé l'album avec l'impression que le personnage et le sujet ne sont qu'effleurés au travers d'une vision scolaire et superficielle du Harlem renaissance et du combat mené par Stephanie St Clair contre les mafieux new-yorkais de l'époque pour conserver le contrôle des jeux illégaux à Harlem.
Les flash-backs sur l'enfance à la Martinique et les premiers pas à Harlem n'apportent pas grand chose.
L'album coche plein de cases attendues mais en fait ça manque d'un peu tout, de rythme, de tension, d'un vrai point de vue et surtout, surtout, ça manque de chair.
Après, c'est vraiment très joli et l'intention de redonner une place à un personnage largement oublié est évidemment très louable mais ça ne suffit pas.
Next step : le biopic hollywoodien académique

[Jillroad]

Je partage ce ressenti aussi. Ca manque de caractère, les personnages sont lisses. C'est bien mais ça manque un peu de consistance.

[bone]

Sur le même personnage, Mikaël vient de sortir une BD (qui sera sur 2 tomes)

[Grobool]

Pour ma part, j'ai pris le livre - même si c'est romancé - comme une découverte historique de cette personne, héroïne du quartier qui l'a accueillis.
J'ai beaucoup aimé et surtout, ma lecture de Queenie a été précédé par la lecture d'un livre sur le même modèle qu'était Joe La Pirate.
Du coup, j'ai trouvé le mécanisme de flashback et de souvenir efficace car partagé entre les 2 ouvrages.

Après avoir lu, HARLEM de Mikael, c'est certes plus "dynamique" mais je le trouve surtout avec une vision plutôt romantique avec des scènes qui, pire que pour Queenie, n'apporte absolument aucune profondeur à l'histoire qu'il veut raconter.

Je mets un jeton sur Queenie, j'attends de voir pour Harlem.

le combo gagnant étant de lire, je pense, Joe La Pirate puis Queenie!