Notre nouvelle BD a pour titre "Enfin libre", ça tombe bien c'est aussi notre nom d'auteurs.
Elle est en librairie, aux éditions La boîte à Bulles, depuis hier, le 4 mars.
En attendant sa fiche sur Bedethèque
, voici la couverture :
Si vous aimez la BD, si vous avez été père ou fille, ou que vous connaissez un père ou une fille, si vous avez déjà perdu ce que vous aviez de plus précieux, si vous aimez les chats et les haïkus, si vous avez toujours un regard d'enfant ou si vous n'avez pas trop peur du surréalisme, alors peut-être cette BD pourrait vous plaire.
La case 111 a une réclamation : cela fait plus de 2000 jours qu'elle attend de voir le jour. Voici son itinéraire :
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Été 2014, difficile de donner une date précise...
Ca cogite, ça mûrit, et un jour, c'est écrit.
id est cogitur, quia maturuit, inquit.
La livraison du scénario par Enfin-Philippe-Renaut-Libre est le premier signe concret de notre nouveau projet.
Scénario en main et en tête, le découpage de toute la BD est fait.
Je positionne chaque dialogue et instruction dans les cases. Dans ma tête, j'imagine chaque case, chaque enchaînement. J'y introduis les silences, les moments de respirations, les ambiances, les effets de fin de page.
Cela nous permet d'équilibrer la BD entre les différents moments, personnages.
En parallèle, je fais mes recherches sur les personnages (aspect et voix).
Pendant les mois qui suivent je fais le brouillon en suivant le découpage. Même si je ne sais évidemment plus ce que j'avais imaginé exactement dans ces cases vides, le découpage me paraît être une évidence. Je ne changerai pas ce découpage (à quelques exception près).
Je gribouille un brouillon aux tons jaunes pour placer les grandes masses de la case 111.
Toujours avec l'outil informatique, je dessine un deuxième brouillon aux tons bleus cette fois. Brouillon définitif avant l'encrage. Je m'aide des couleurs pour séparer les éléments pour mieux m'y repérer au moment de l'encrage.
Il semblerait que, dans la case 111, il y ait un immense plant de petit pois en violet accroché au pilier central...
Une fois le brouillon fait pour toutes les pages, je passe à l'étape 2 : l'encrage et la mise en couleur. J'imprime chaque case séparément. Si je rate une case, ce n'est pas toute la page qui est ainsi à refaire. Chaque case peut rentrer dans 4 formats de feuilles aquarelle : 13x18cm (la majorité) / 22x17cm / 30x20cm (pleine largeur sur une bande comme la case 111), 30x40cm (pleine page).
La case 111 est aussi la 3ème case de la page 17
À l'aide de la table lumineuse fabrication maison, je passe à l'encrage à la plume. J'utilise trois types d'encre. Du noir (Rohrer & Klingner schwartz) pour les phylactères. Encre au ton brun (Rohrer & Klingner bister) pour les éléments à mettre en avant. L'encre précédente diluée pour le reste des éléments.
Quel plaisir de sentir et d'entendre le scritch de la plume sur le papier. Joie aussi de voir se concrétiser la case 111 imaginée des mois plus tôt.
Joie remise en cause au moment crucial de la mise en couleur. C'est loin d'être l'étape la plus simple et agréable pour moi. C'est la raison pour laquelle, je procède case par case (tout en traitant page par page pour garder une cohérence et donner une "couleur" à l'ensemble de la page).
Je scanne ensuite chaque case. 1200 dpi, je n'ai pas peur !
Je les rassemble toutes pour retrouver une page complète et contempler.
La case 111 retrouve ses voisines 110 et 112.
Plus beaucoup de travail à ce stade, j'ajuste parfois les niveaux de couleurs ou nettoie quelques bavures.
Chaque étape est validée - facilement - par le Libre d'Enfin ou l'Enfin du Libre.
L'éditeur - La Boite à Bulles - rentre en jeu. Il questionne, suggère, corrige puis valide les cases 1 à 897.
Arrive le jour où nous recevons les exemplaires auteur de notre livre "Enfin libre" : page 17, la case 111 est bel et bien là.
Après tant de jours, ça fait quand même tout drôle