Alors à la base, j'aime bien le ciné de Douglas Sirk, mais je ne dirais pas en être un inconditionnel. Toutefois, toute occasion est bonne à prendre, et j'aborde le film à l'aveugle, ne m'étant tenu au fait d'aucuns de ses tenants et aboutissants, hormis du titre original, largement plus parlant que cette bien sage dénomination française...
J'avoue avoir bien rigolé quand dès le générique, on découvre Rock Hudson, directement enchaîné avec une image de pilonne dressé bien haut et droit à côté du titre du film.
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De plus, si l'on aborde le film par cette grille de lecture crypto-gay (comme on le doit pour tout les films avec Hudson), cette histoire de journaliste incompris, quasi mis au placard par sa direction, qui s'entiche d'une femme déjà prise, on ne peut s'empêcher de voir la perversité des producteurs.
Pour ce qui est du drama, cette adaptation de Faulkner, reflet d'une Amérique désenchantée, ça reste tout de même assez sage (The Misfits de Huston est déjà au tournant!), avec un jeu d'acteur globalement assez moyen - malgré quelques subtiles fulgurances - et les nombreux décors de studio en carton pâtes ne font qu'accentuer le côté surjoué de l'aventure.
Au rayon des déceptions, j'ajouterais la promesse initiale - mais non tenue - d'un rôle d'enfant intéressant, faute à une quasi disparition des enjeux du film et d'un acteur assez moyen. Le personnage de Jiggs n'est également pas assez creusé dans son pathos, ça reste périphérique. Et Shumann n'est pas très crédible non plus, bien trop souvent monolithique dans ses réactions.
Par contre, la réal est élégante, techniquement au poil, le contraste de la lumière superbe, les scènes de courses d'avion sont vraiment pas mal, bien lisibles, tout ce qui est "action" est très bien géré. Dorothy Malone est vraiment pas mal (elle sort tout juste d'une performance oscarisée, avec la même équipe), le monologue final d'Hudson est assez chouette, même si vraiment too much dans le contexte.
Au final, malgré le fait que la balance soit plutôt positive, je regrette qu'un certain ennui pointe dans le dernier acte, un peu précipité après la disparition d'un personnage - la charge émotionnelle aurait pu être bien plus forte - et enfin un final classique de roman, mais qui fait presque office de pirouette narrative, un peu trop facile : je ne suis pas émus, alors que c'est le but.
Ma note : 3.5/6