Il y a un moment que je n'ai pas fait quelque chose de bon et utile pour mon prochain, alors je me rattrape : cher prochain, laisse-moi d'apprendre qu'on trouve enfin à nouveau -- et en poche -- le roman
GBH, de
Ted Lewis !
Le nom te dit peut-être déjà quelque chose : il a écrit une courte série de polars (anglais,
très anglais) dont le héros est un malfrat, Jack Carter. Mike Hodges en a fait un film assez captivant en 1971,
Get Carter (mais ne va pas gaspiller ton temps avec le remake de 2000 dans lequel Stallone a eu grand tort de vouloir se mesurer à Michael Caine).
Pour moi (qui avais déjà lu plusieurs Ted Lewis) la lecture de
GBH a constitué une expérience unique, un choc réel, aussi captivant qu'éprouvant. Pas au sens ou a pu l'être celle de
The Brave (1) de Gregory McDonald (d'autant qu'en préface l'auteur s'excuse un peu piteusement d'avoir dû écrire un chapitre particulièrement atroce). Non, aucun voyeurisme dans
GBH, qui, s'il est lui aussi parfaitement saignant, est avant tout un excellent polar (anglais,
très anglais) sur le monde des gangsters.
Ted Lewis est mort jeune pour s'être soigneusement cramé de bout en bout. Il a laissé moins d'une dizaine de bouquins, dont plusieurs ont donné des films (par exemple
Le serpent, d'après
Plender).
Dans la bibliosphère anglo-saxonne qui sait lire, la reparution de
GBH est vue comme un événement. Je me suis dit que ça valait la peine de le faire savoir ici, mon prochain...
(1)
Rafaël, derniers jours, mais le film de et avec Johnny Depp est resté
The Brave.
Note : GBH je l'ai lu faute de mieux en français sous le titre -- bien trouvé -- de
Sévices, en Rivages/Noir.