Oskar ED, mon plus grand rêve - B. Jelinek - Presque Lune

[euh... si vous le dites]

Le pitch de l'éditeur Presque Lune :
"S’asseoir à côté d’Oscar ED sur la banquette arrière de cette voiture à la tôle froissée, respirer l’odeur âcre de cigarette de son père et le parfum de sa mère. Être le témoin silencieux d’une situation troublante tout au long de ce long voyage halluciné, où se trame quelque chose de plus important, de bien plus profond sous cette couche de réalité fracturée par l’esprit ultrasensible et tourmenté de cet enfant lunaire.
Où donc ce père nous mène-t-il de façon si obstinée, comme si le destin de cette famille insolite dépendait de cette destination mystérieuse ?
Oskar Ed, Mon plus grand rêve est une œuvre monumentale, à l’écriture ciselée, intime, sombre, d’une force métaphorique stupéfiante."

L'album est sorti ce 24 septembre.
Il s'agit du premier album traduit en français de l'artiste slovaque Branko Jelinek.
Plus de renseignements et quelques visuels sur la page de l'éditeur consacrée à l'album : https://www.presquelune.com/oskar-ed



Je l'ai acheté mais pas encore lu.
Bon, c'est du costaud, l'objet est magnifique, plus de 300 pages. Ca sent vraiment l'oeuvre monumentale. A vérifier à la lecture.

[euh... si vous le dites]

C'est le récit d'un interminable voyage en voiture pendant lequel le petit Oskar assiste aux disputes sans fin de ses parents.
Le père, manipulateur et profondément toxique, les a embarqués pour une destination inconnue, qu'on appréhende de connaître. La mère, passablement bousillée, vit dans l'aigreur.
Et au centre, un enfant fragile dont la seule présence souligne l'échec irrémédiable du couple et qui doit porter ce fardeau.
Chaque épisode du voyage ajoute au sentiment oppressant qui sourd de chaque page.
Branko Jelinek recourt à de nombreuses et très belles trouvailles et métaphores visuelles, échappées de l'univers intérieur du petit Oskar, pour rendre compte du sentiment d'oppression, de l'humiliation et la honte, de la fragmentation des sentiments, du sentiment de culpabilité, de l'envie impossible de s'échapper ailleurs. La voiture et le voyage pour une destination inconnue deviennent le symbole même de l'enfermement auquel il est impossible de se soustraire.
Oskar ED est un album qui ne cherche pas à être aimable, qui provoque le malaise, qui racle là où ça fait mal pour peindre l'univers mental d'un enfant qui cherche à gérer l'univers toxique dans lequel ses parents le contraignent à vivre.
Mais à un moment dans l'album, une autre trame narrative se développe et on commence à se demander peu à peu si ce n'est pas aussi de tout autre chose dont parle ce livre, sans vraiment savoir dans un premier temps de quoi il peut s'agir. On bascule dans un sentiment d'étrangeté, on discerne peu à peu, jusqu'à ce que l'album nous amène à un final bouleversant.
Le sujet, le traitement, l'importante pagination, le noir et blanc, l'auteur tchèque inconnu au bataillon, la sortie chez un petit éditeur, tout cela devrait malheureusement confiner l'album à un public restreint. Ce serait dommage parce qu'il me semble qu'Oskar ED fait partie des albums de bd les plus forts sortis cette année.

[superboy]

Put**n ! Je l'ai feuilleté celui-là et même trouvé bien gratté malgré une pagination ambitieuse, baigné d'une atmosphère évocatrice qui a instantanément éveillé mon intérêt. Et pourtant je ne suis pas passé avec en caisse, la faute à de trop nombreux achats et des montants hebdomadaires en inflation constante. Le coût de la vie augmente pour tout le monde...

Bref, je sauve immédiatement le titre des limbes de la wishlist pour le passer en achat budgété. Merci pour ton retour de lecture, euh...

[euh... si vous le dites]

Je suis heureux que mon petit texte ait ravivé ton intérêt pour ce livre. J'espère qu'il te plaira et que tu viendrais nous donner tes impressions après lecture.

[Bolt]

Si ça peut te rassurer, je donnerai également mes impressions... mais pas avant un paquet de semaines.

[Olaf Le Bou]

merci itou, je vais également wishlister l'album

[naamlock]

Ok, on va gentiment demander ça au papa Nowel.

[Bolt]

Difficile d'ajouter quoique ce soit à la prose de euh, son descriptif est très juste et j'en ressors avec une expérience de lecture similaire. Ca me fait chier de répéter encore le mot "métaphore", aussi bien utilisé par euh que par l'éditeur dans son résumé, mais il est fortement à propos. A chaud, j'ai encore en tête une ambiance triste et grisâtre (merci les hachures omniprésentes) aérée par le très bon découpage de Branko Jelinek, et pas mal de passages où le ressenti d'Oskar se traduit par des choix visuels d'une précision et d'une logique irrésistible. Un de mes bouquins préférés cette année.

[euh... si vous le dites]

Un de mes bouquins préférés cette année.

Yeah !!!
Deux, c'est le début de la conquête du monde entier.

[Aleksi]

Graphiquement en tout cas, c'est impressionnant

[Bolt]

Graphiquement en tout cas, c'est impressionnant

Ca impressionne par une grande débauche (hachures, une multitude de cases inventives et pertinentes...). Et puis c'est l'oeuvre de toute une vie.

[Olaf Le Bou]

merci itou, je vais également wishlister l'album

deux ans après je viens enfin de le lire (faut dire que j'ai galéré à le trouver, il m'a fallu plusieurs mois et de nombreuses visites de libraires pour mettre la main dessus), et vu la pagination j'attendais les grandes vacances pour pouvoir m'immerger dans ma lecture.

et c'est superbement dessiné, très bien narré, à la fois incroyablement réaliste dans la description des situations et les dialogues mais en plus plein de trouvailles graphiques pour décrire les ressentis et l'univers mental de l'enfance. Et avec tout ça il y a même des touches d'humour, une oeuvre majeure pour moi.
Et beaucoup plus abordable que ce que le contexte (combo gagnant avec un auteur slovaque inconnu publiant un ambitieux pavé en N&B chez un éditeur alternatif) pourrait faire croire.

[fanche]

Bon bah merci pour la remontée, il était passé sous mon radar et vos retours font bien envie