Le Tampographe Sardon
On rouvre le samedi 15 janvier. On est pas prêt, mais bon, on l’est jamais, ça va pas changer grand chose à l’ordre cosmique si on est un peu court sur le stock. Depuis sept ans que la galerie tampographique a démarré, j’ai pas souvenir d’en avoir ouvert la porte en me disant que tout était bien en place et que nos stocks débordaient. C’est ainsi, tel est notre lot de micro-structure, on est toujours à la bourre et ça changera pas.
Un mec avisé me donne ce conseil: « pourquoi t’embauches pas l’idiot du village pour t’aider? ». Ben parce que l’idiot du village, c’est moi. La place est prise, et j’y tiens jalousement.
Sinon à part ça on prépare l’année 2022. On va ouvrir la seconde galerie, on va faire de l’édition, on va créer de nouveaux modèles de tampons, et sinon on va continuer à faire tout ce qu’on fait déjà, à savoir bosser, râler, monter à Paris chaque semaine et bouffer du chocolat. Hormis le Tampographe, je travaille à un livre, j’aurai peut-être du mal à alimenter en textes les réseaux sociaux parce qu’écrire ça demande des moments de lucidité et que j’ai du mal à être lucide plus d’une heure par jour. En général c’est le matin, au réveil. Après je tombe dans le somnambulisme, et je découpe du caoutchouc toute la journée sans voir les heures passer, ni les semaines.
La campagne est gelée. J’ai pris cette photo il y a quelques jours, il y avait du brouillard et un arc en ciel blanc très chelou. À moins qu’il ne s’agisse d’un portail dimensionnel, auquel cas je donnerais cher pour voir la tronche que font les Aliens quand ils découvrent qu’ils ont atterri dans l’Yonne. Mais bon, hein, chacun sa merde.