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Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Et toute cette sorte de choses . Fais pas semblant de pas comprendre

Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede edgarmint » 08/02/2012 20:30

Vu chez Bulledair, un retour de l'intérieur sur les émeutes de 2005, l'album vient de paraître

Image

Ce qui est dit sur le site de l'éditeur, L'esprit Frappeur :

Clichy-sous-Bois. 27 octobre 2005. Effrayés par l’arrivée de la police, deux adolescents n’ayant rien à se reprocher se réfugient dans le local d’un transformateur et meurent électrocutés. Aussitôt, la ville s’embrase, et le reste de la banlieue avec. La révolte se développera au point de provoquer l’instauration de l’état d’urgence – pour la première fois depuis la guerre d’Algérie. Pris entre deux feux, émeutiers contre policiers, révoltés contre politiciens, l’auteur, habitant de cette zone devenue soudain zone de guerre, s’est réfugié dans l’écriture de cette bande dessinée vraie, vrai témoignage. Son regard, sa sensibilité, nous donnent à voir, de l’intérieur de ces cités, la révolte et la rage des émeutiers, comme les bons citoyens se mobilisant en milices. Six ans après, il a voulu que s’exprime ici le point de vue des sans voix, loin des logorrhées caricaturales des médias et des politiques.
Pour le sixième anniversaire des fameuses émeutes de Clichy-sous-Bois, un retour sur l’événement loin de toute rhétorique. Une belle technique de bande dessinée est ici au service d’un témoignage, un reportage-vrai, par un témoin direct. Donne à voir et à penser.


L'auteur :

L’auteur Remedium est né, a grandi et habite en Seine-Saint- Denis. Il a choisi de devenir professeur des écoles dans ce département en 2005. Auteur de bandes dessinées au style combatif, il expérimente divers styles dans ses histoires publiées dans des fanzines et sur Internet. Il est également l’auteur d’articles historiques pour la revue Gavroche et d’un roman illustré pour les enfants à paraître aux éditions Max Milo.

L'album peut être lu sur le site Manolosanctis : http://www.manolosanctis.com/fr/bande-d ... idion-1937
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Re: Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede Remedium » 11/02/2012 16:11

Merci à toi d'avoir fait tourner l'info !
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Re: Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede toine74 » 05/03/2012 20:18

« Les gouvernants ont décidé de retarder la concrétisation de l'utopie tant que les citoyens ne seront pas parvenus à un consensus. »

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Re: Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede Remedium » 07/03/2012 01:49

Tout d'abord, merci d'avant pris le temps de chroniquer Obsidion, un ouvrage pas forcément évident ni attirant au premier abord.

J'aimerais, toutefois, défendre un peu mon projet sur la deuxième partie de la critique, dont certains mots m'ont paru sévères : l'auteur parle pour la seconde partie du livre de réflexions "sans queue ni tête", qui manque de recul, caricaturales, etc. Or, il semble avoir oublié que, comme la première partie, la seconde est un journal écrit et dessiné sur l'instant, avec la rage du moment, que j'ai toujours refusé, par honnêteté intellectuelle, de corriger ou de remanier. Un journal a souvent une dose pamphlétaire ; elle est pleinement revendiquée ici. D'où le manque de recul parfaitement assumé qui doit susciter (le projet est aussi fait pour ça) le débat, la discussion et le désaccord. Obsidion est avant tout une pierre apportée à l'édifice, et nullement un objet se voulant une étude définitive sur le sujet.

Reste le côté caricatural, mal amenées et sans queue ni tête. D'une part, je peux vous assurer que, là où nous vivons, et avec ce à quoi nous assistons, rien de ce qui est dit dans cette partie ne nous parait caricatural. C'est la vision qui se détache de notre vie et c'est la vision traditionnelle et communément admise des événements qui nous parait, à nous, caricaturale. D'autre part, bien qu'étant un projet encore une fois sous forme de journal, je pense qu'il est un peu sévère de dire que le tout est mal amené, car il répond directement aux accusations d'alors, apportant un contrepoint venant de la rue, tout en tentant de garder une certaine ligne que l'auteur de la critique ne pourra nier.

Quant au côté sans queue ni tête, j'aurais souhaité des exemples précis, car l'expression est suffisamment forte pour en mériter quelques uns. Là encore, je ne vois pas, dans les faits énoncés et les interprétations faites, ce qui peut étayer ce terme un peu méprisant.

Quoi qu'il en soit, un grand merci à l'auteur et au site d'avoir mis un peu en lumière ce livre confidentiel qui en a bien besoin ! :ok:
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Re: Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede edgarmint » 09/03/2012 22:15

Tout d’abord, merci à vous de venir ici défendre votre propos, merci à vous d’avoir écrit ce livre. Désolé de répondre un peu tardivement, je vous avais expliqué par MP que je risquais de ne pas trouver le temps de vous répondre immédiatement.

Il convient peut-être de commencer par le pourquoi de ma lecture d’Obsidion. Elle s’est imposée à moi comme une évidence ; parce que son sujet m’intéressait, parce que comme vous j’ai vécu directement ces événements de l’intérieur (pour préciser l’idée, ce sera mieux, je suis pompier et ai exercé entre 2001 et 2009 dans le 94 dans des quartiers sensibles). Après, je n’y suis pas né, mais ceci pour expliquer le pourquoi de mon intérêt pour votre livre, et ceci explique aussi pourquoi je pense avoir un bagage disons pertinent pour parler de la justesse de votre première partie. Parce que dans cette première partie, vous êtes dans le témoignage, et que votre témoignage est profondément ancré dans la réalité de ce qui s’est passé, de ce qui s’est ressenti de l’intérieur lors de ces événements. J’aurais aimé que cette partie soit davantage développée, tant il y avait à dire. Réalisée dans l’urgence, j’entends parfaitement l’impossibilité de la chose. La seconde partie, c’est autre chose, vous êtes à mon sens passé à quelque chose de beaucoup plus personnel sur ce qui s’est bousculé dans votre tête quand ces événements se sont tassés, voire même déjà sur leur fin, où déjà, vous aviez commencé à opérer comme une bascule. Effectivement, là, votre propos m’a moins séduit. Pourquoi ?

Effectivement, je n’avais pas pleinement saisi que la seconde partie avait été réalisée dans la foulée des événements. Ou plutôt si, ça, je l’avais saisi, mais disons que je pensais qu’elle avait été potentiellement peaufinée entretemps. Certes, cela aurait dénaturé l’urgence nécessaire à figer le moment au risque de le dépouiller de la pureté de sa matière première, j’en suis tout à fait conscient. En tout état de cause, ma chronique portait sur le rendu à l’état fini d’Obsidion, avec une conscience du contexte et aussi, je le concède, une méconnaissance de vos travaux passés. Bon, je reviens à nos moutons !

Oui, j’ai employé les termes « sans queue ni tête », « caricatural » et « manque de recul », et si je comprends que vous revendiquiez d’assumer ce manque de recul par la rage du moment, qu’il s’agissait d’honnêteté intellectuelle de ne pas retoucher cela, j’ai aussi tendance à penser que c’est ça qui vous a fait mettre le pied dans ce que je qualifie de « caricatural », de « sans queue ni tête ». Votre volonté de ne pas trahir votre ressenti du moment - très louable au demeurant -, a posé, tout du moins pour moi, les limites du rendu final de votre livre. Et cela, je le dis d’autant plus que j’ai tendance à penser que dans les grandes lignes nous envisageons les choses sous un angle relativement proche. Cette seconde partie aurait profondément gagnée à être abordée de manière plus posée, avec davantage de distance, en apportant des réponses à « quel était le contexte général des banlieues avant les émeutes », « quel est-il aujourd’hui ? », voire en abordant le « et après les déclarations de bonne intention, où en sommes- nous aujourd’hui ? ». Mais ce n’était pas votre volonté, ce que je respecte parfaitement. Une autre option aurait été de conclure les émeutes en ne conservant que les 2 dernières planches, là remarquables, de votre livre. Là, normalement, vous allez me dire que je n’ai qu’à l’écrire mon livre sur le sujet, et vous avez raison !

C’est toutefois tout ça qui m’a donné l’impression d’un truc un peu fourre-tout, qui manquait de consistance, de profondeur, où les arguments étaient souvent trop faciles, trop à la surface des choses, trop manichéens.

Avant de poursuivre, je souhaite juste vous préciser que mon propos n’a jamais eu l’intention d’être méprisant, ô combien non. Ce qui suit pourra peut-être le paraître, ce n’est en aucun cas mon intention. Mon intention est de répondre à vos interrogations, donc, là, je suis obligé d’aller davantage dans le détail sinon je vais juste tourner autour du pot et vous ne serez guère plus avancé (bon, ça sera peut-être le cas, mais j’aurai au moins essayé d’expliciter mon point de vue). Enfin, là, si je cache mon texte, c’est justement parce que je vais trop dans le détail, et que lecteur potentiel de votre livre, je détesterais que l’on me livre ces éléments.

[Révéler] Spoiler:
Vous dénoncez la formation de la police, leur répartition sur le territoire en fonction de l’ancienneté. Bien, et après ? J’attendais le parallèle/la mise en perspective avec l’éducation nationale ! Les profs sont-ils bien formés ? Est-ce une bonne chose que l’on ait des lycées, des collèges, où la moyenne d’âge des profs est dessous de la trentaine, qui, pour majeure partie d’entre eux sortent de leur formation et pour certains d’entre eux n’ont qu’une idée en tête, la fuite ? Alors que ces lycées, ces collèges sont sans aucun doute ceux qui ont le plus besoin de gens motivés (ça, il y en a clairement chez les jeunes, il n’y a pas à revenir là-dessus, mais pas seulement) et expérimentés ?

Il y a cette planche consacrée à des propos tirés d’extrémistes de tout poil, grimés version Porcherie. Certes, ça ne mange pas de pain, mais ça reste facile et ça n’apporte pas grand-chose en fin de compte. Là où ça se gâte, c’est quand dans la planche qui suit on tombe sur cet arrêt sur image avec une bande d’émeutiers, dont l’un a le visage tourné vers vous, et que vous constatez que c’est un « bon blanc ». Evidemment qu’il y avait des blancs dans les émeutiers, mais le montrer comme ça, c’est tellement avec des gros sabots que ça n’a aucune puissance de frappe, c’est vide. En plus, ajouter l’adjectif qualificatif « bon » était sans doute dispensable. Il y a là une erreur que je retrouve dans certains textes, films, bandes dessinées : en optant pour une charge à sens unique, le propos à tendance à virer à la caricature et n’est tout simplement plus crédible. Encore une fois, je suis plutôt en accord avec partie du fond de votre propos, mais ce que je décrie, c’est la méthode. Je reste convaincu que pour être crédible, pour avoir réel un impact, il faut éviter de forcer le trait.

Puis j’ai eu le sentiment que vous avez dérapé, toujours en cherchant les propos les plus stupides qui soient chez des personnes relativement déconnectées de certaines réalités qui s’autorisent tous les bons mots et tous les raccourcis pour briller à l’occasion. Or, il ressort de ma lecture de votre livre, à ce moment-là, comme une confusion, comme si la France de Vichy était sur le retour. Alors oui, il y a des discours puants, oui, le FN est bel et bien installé dans le paysage politique français depuis au moins 2 décennies, mais sombrer dans la généralisation, c’est utiliser des méthodes que vous dénoncez, ça dessert littéralement le reste de votre propos, et c’en est d’autant plus dommage qu’à côté de ça, vous effleurez du doigt des choses très justes, par exemple, quand vous évoquez « des mères divorcées, des familles recomposées, … des parents tellement accablés par leur travail qu’ils en deviennent presque des étrangers pour leurs enfants ». J’aurais tellement aimé vous voir développer là-dessus, ou tout du moins que ça ne soit pas noyé dans des eaux troubles. La planche qui m’a le plus déroutée est celle qui fait face à l’extrait de propos d’A. Finkielkrault. Pourquoi de telles illustrations alors que le texte était à lui seul tellement édifiant qu’il se suffisait à lui-même ? Enfin, même si ça m’a moins perturbé, pourquoi écrire « nos musiques, nos arts, nos écrits, nos … », là, dans le contexte, vous abondez dans le sens d’une théorie du choc des civilisations trop simpliste. Et tout cela alors que votre livre est conçu pour être lu par des personnes qui, sur le fond, auront tendance à penser comme vous. Si, si, avec la couverture, ce sera le cas pour près de 99% de vos lecteurs ! Alors pourquoi enfoncer des portes ouvertes au moyen d’un bélier alors que vous auriez pu apporter d’autres choses ô combien plus pertinentes, ô combien de manière plus nuancée ? C’est à mon sens la limite de la dose pamphlétaire de votre journal, comme si vous aviez eu du mal à combler le retour au calme qui a suivi les événements.

Voilà pourquoi j’ai trouvé à plusieurs reprises le propos de cette seconde partie « caricatural » et « sans queue ni tête ». Mais quelque part, mais peut-être que je me trompe, j’ai senti là plus de maladresse qu’autre chose.


J’aurais mille fois préféré échanger avec vous autour d’un café, nous aurions pu avoir la même discussion sans la froideur de l’écran en interface. Maintenant, vous parliez aussi de votre souhait que votre livre permette de discuter. J’espère que c’est ici le cas, et c’est aussi dans cet espoir que j’ai écrit la chronique, cela sans parler que dans cette chronique, j’évoque aussi des choses que j’ai trouvées sincèrement juste, ce qui dans le cadre d’un témoignage n’est pas la moindre des choses, mais aussi, par honnêteté, je ne pouvais pas éluder une partie de mon sentiment.

Encore une fois, merci pour votre livre, et donc pour votre retour sur ma chronique.
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Re: Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede Remedium » 09/03/2012 23:22

Grandement merci à vous d'avoir pris le temps de préciser votre pensée. Je pense que justement ces détails que vous mettez en avant effacent tout le sentiment de mépris que pouvait suggérer l'expression "sans queue ni tête". Votre réflexion est juste et je la partage sur de nombreux points. Et sachez, bien entendu, qu'il n'est pas question pour moi de dénier votre légitimité à parler du sujet, je me suis d'ailleurs douter en vous lisant que le sujet vous touchait et que vos critiques sonnaient en quelque sorte comme une déception de ne pas avoir trouvé autre chose.

Malheureusement, le temps et le concept même du livre m'ont en effet empêcher d'aller plus loin dans le détail. Vous avez entièrement raison sur les sujets qu'il aurait fallu traiter plus en profondeur (l'école, les familles monoparentales...), mais là encore, il ne s'agissait pas pour moi (je n'en avais pas alors la compétence et je ne l'ai sans doute pas plus qu'un autre aujourd'hui non plus) de livrer une étude sociologique de fond. L'idée était de dire : vous dites (entendez, les hommes politiques) qu'il y a énormément de familles polygames, qui profitent des alloc' et ne travaillent pas. Je réponds : le constat que je fais est différent, on voit surtout beaucoup de femmes seules élevant difficilement leurs enfants du fait de leur emploi (voire leurs emplois) extrèmement difficiles. Quant à l'anecdote sur l'émeutier que j'ai vu, elle n'est qu'une anecdote. Le terme "bon blanc" est une expression que je n'imaginais pas être interprété ou expliqué. Il s'agit d'une habitude de langage par chez nous d'accoler le mot "bon" pour accentuer le terme qui le suit. Souvent de manière ironique, d'ailleurs, ce qui était pour moi l'occasion de bel et bien replacer ce fait sur le terrain de l'anecdote.

Alors, certes, ce n'est pas suffisant. Mais je n'avais pas les armes sur le moment pour lutter contre l'énorme machine médiatique qui s'abattait alors sur nous. De plus, je souffrais alors de ce dégoût (que j'exprime clairement dans les pages de décembres) et qui était à mon sens plus parlant que tout le reste car il était à l'image du dégoût de bon nombre d'habitants des quartiers, lassés d'entendre les mêmes conneries et qui comprenaient progressivement que rien n'allait changer.

D'où ce credo pas forcément le meilleur que j'ai choisi : ne rien changer et assumer. Assumer les approximations, les choses pas suffisamment détaillées, etc. Pour que le lecteur ait à lire pas seulement une accumulation de faits, mais également un sentiment. Car je pense, étant historien de formation, que la source "historique" nous apprend tout autant par ce qu'elle décrit que par ce qu'elle laisse suinter quant à l'état d'esprit de celui qui écrit.

Maintenant, venons-en au coeur de votre critique et qui constituera peut-être un point de désaccord. Il y a deux idées fortes (parmi d'autres) que je défends dans ce livre :

1. Le climat de la France à l'égard des banlieusards et du quadruple racisme dont ils sont victimes (social, ethnique, religieux, territorial) renvoie à ce qu'on pouvait voir dans les années 1930 en France. Pour moi, c'est une vérité, et ayant lu bon nombre de journaux de ces années-là, j'affirme qu'on y retrouve le même type de stigmatisation. Je n'irais bien sûr pas jusqu'à qualifier ce climat de "vichyste", mais je pense qu'une mise en garde est plus que nécessaire qu'en à l'avenir qui nous est promis.

2. J'écris effectivement "nos musiques, nos arts, nos écrits..." etc. Et c'est à escient. Je considère que nous vivons dans un pays qui nie totalement et délibérément toute la création populaire, en particulier lorsqu'elle vient de certaines quartiers. Ainsi, le rap (qu'on peut bien sûr aimer ou ne pas aimer) est absent des médias, à l'exception d'hommes de pailles créés par les maisons de disque en guise de cautions. Le népotisme et l'élitisme en matière de médias ou d'arts sont omniprésents. A tel point qu'aucun des chanteurs, aucun des musiciens, aucun des artistes que toute une jeunesse banlieusarde (le terme est bien sûr pour le coup caricatural) ne peuple nos émissions et nos journaux. Et ce, quand bien même ils obtiennent un étonnant succès underground. Il ne s'agit en rien d'un choc des civilisations, mais d'un choc des France. Il y a la France qu'"ils" veulent et la France que nous vivons. Et les deux sont bien différentes.

Une dernière chose pour réagir à l'une de vos dernières phrases, très intéressantes : vous dites que j'ai peut-être eu du mal à gérer dans le livre le retour au calme des événements. Mais justement, il s'agissait pour moi de montrer qu'après le retour au calme médiatique (qui a quand même été tardif), la colère des habitants persistait. Vous n'êtes pas sans savoir, sans vouloir faire un mauvais jeu de mot quant à votre emploi, que lorsque les pyromanes se retirent, ils laissent toujours un feu derrière eux.

Voilà ce que je souhaitais vous répondre. Croyez en tout cas en tout mon respect pour votre lecture attentive et vos remarques pertinentes et que c'est un plaisir d'échanger avec vous. Merci encore.
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Re: Obsidion - chronique d'un embrasement volontaire - Remedium

Messagede edgarmint » 10/03/2012 16:17

Pour ce qui est des deux points sur lesquels vous revenez, il n’y a sans doute pas tant de désaccord que ça entre nous. Sur le premier, je conviens parfaitement que tout peut aller très vite actuellement, je concluais d’ailleurs sur ce constat, cette inquiétude, ma récente chronique sur le Hitler de Mizuki ( http://www.bdgest.com/chronique-4838-BD ... itler.html ). Sur le second point, j’entends très bien ce que vous dites.
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