Et juste avant, le sublime Scar, l'album de Joe Henry que j'aime d'amour !!
Ce qu'en écrivait Philippe Robert (dans Jazz Mag ? dans les Inrocks ?) à l'époque : "Difficile de classer un tel disque. Peu importe, d'ailleurs. Le chanteur Joe Henry évolue depuis le début des années 90 aux frontières de bien des genres, enregistrant des albums pour le moins singuliers avec des personnalités aussi différentes que Cecil McBee, Don Cherry ou le guitariste de Helmet, Page Hamilton, au point que l'ex-Talking Heads David Byrne le remarque et lui demande d'assurer la première partie de ses concerts. On pourrait croire, à lire ainsi les grandes lignes de sa carrière, que tout s'est enchaîné très vite. Il n'en est rien : entre le premier Shuffletown, sa participation à Bitter de Meshell Ndegéocello et Scar, l'homme s'est plutôt fait rare. Aussi le plaisir est-il grand de le retrouver sur cet album qui doit beaucoup à la patte du producteur Craig Street, remarqué aux côtés de Cassandra Wilson, et tire également partie de son prestigieux line- up : Marc Ribot, Brad Mehldau, Brian Blade et Meshell, entre autres, sont là. Toutefois, c'est surtout la présence d'Ornette Coleman, que Henry a réussi à convaincre de figurer ici après lui avoir fait écouter son précédent Fuse, qui intrigue. Le saxophoniste illumine de son phrasé la ballade qui ouvre l'album avant que l'ambiance étrangement envoûtante de l'ensemble ne se résolve dans le plus incroyable des finals. Le dernier morceau passé, la voix d'Ornette, comme surgie de nulle part, offre alors à entendre son chant dans la plénitude du solo absolu. Un moment rare qui scelle une œuvre magique comme il l'avait ouverte : de magistrale façon."