Nexus est d'abord publié chez Capital Comics à partir de 1981, mais la disparition de l'éditeur la fait passer à partir du numéro 7 chez First Comics, comme les autres créations de Mike Baron (en particulier Badger). Sous ses atours de super-héros classique, Nexus lorgne allègrement vers le space-opera, soulevant quelques questions morales et développant minutieusement tout un univers. A l'instar de ce qui sort chez First ou chez Eclipse Comics à la même période, la création de Baron et Rude propose une alternative "mature content" débarrassé du comics code. La série connaitra un succès public et également critique, aussi bien pour les scripts de Mike Baron que pour les planches de Steve Rude, avec plusieurs Eisner Awards à la clé.
Semic avait déjà tenté une première adaptation en français il y a environ 20 ans de ça, en commençant directement avec la ongoing en couleurs, mais une édition sommaire non contextualisée a tué la tentative dès le premier volume. Gageons que cette édition chez Delirium connaisse un meilleur sort.
Bienvenue au Vingt-Cinquième siècle, aux confins de la galaxie, sur la Lune d’YLUM, siège d’une base-cité souterraine extraterrestre antique devenue le repaire du tout-puissant NEXUS. Celui-ci est investi de pouvoirs extraordinaires par le dernier représentant alien de cette cité dans un but précis : traquer les criminels de guerre et assassins de masse, et les éliminer. A commencer par son propre père.
Les "cibles" lui sont envoyées peupler ses rêves dans lesquels il va revivre leurs crimes, jusqu’à ce que, pour échapper à la folie, il doive accomplir ses missions sans autre forme de procès. En parallèle de ces missions qui le coupent progressivement de toute humanité, NEXUS décide d’ouvrir les portes de sa cité d’accueil à tous les réfugiés de conflits planétaires que personne ne veut accueillir et dont il décide de devenir le protecteur.
Il espère ainsi pouvoir se servir de ses pouvoirs pour combattre certains injustices et fonder un havre de paix dans lequel il tiendra à distance à la fois la solitude et l’univers mortifère dans lequel l’enferment ses missions. Mais ces nouveaux compatriotes rêvent d’indépendance et peu à peu décident de prendre leur destin entre leurs mains et fonder leur propre état, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles tensions sociales et politiques...