Je viens de lire
Motorcity et j’ai été plutôt déçu par cet album, malheureusement.
Avant d’aller plus loin, et comme c’est mon premier message sur ce forum, je vais apporter quelques éléments de contexte pour situer ma critique.
Je suis fan de Berthet depuis la (presque) toute première heure (j’ai découvert
Le Marchand d’idées avec l’intégrale sortie dans les années 90), j’ai grandi avec ses albums de la collection Repérages et c’est le seul auteur de bandes dessinées dont je possède toutes les œuvres (pas un exploit non plus, vu que ma collection est relativement limitée). Si je devais faire un Top 10 de mes BD préférées, il y aurait forcément 1 ou 2 Berthet.
Pourtant, depuis les années 1990 et sa période dorée (pour moi de
Sur la route de Selma à
Chiens de Prairie), ça ronronne. Il n’est pas toujours servi par les scénarii (
Alfred H. pourquoi as-tu vu le jour ?), mais le dessin lui-même devient décevant. Depuis des années, tous les personnages ont la même tête d’un album à l’autre, on se croirait devant une troupe d’acteurs qui jouent une série de téléfilms. On prend ses habitudes, on retrouve des têtes familières, ce n’est pas désagréable, certes, on n’est pas dépaysé, c’est sûr. Mais bon sang… C’est Berthet que je veux, pas Derrick.
Ceci étant posé, Motorcity ne m’a donc vraiment pas emballé.
Le scenario ne casse pas trois pattes à un canard, et même si ça se passe en Suède, comme l’a relevé un autre intervenant, ça pourrait se passer aux Etats-Unis dans les années 50 (ça tombe bien, comme ça Berthet peut dessiner des vieilles voitures… splendides d’ailleurs) sans que l’histoire ne soit altérée d’un iota.
Et maintenant même le dessin faiblit sur les personnages. Je ne suis pas spécialiste de la morphologie des Suédois, mais j’ignorais qu’ils avaient tous des cous de girafe. C’est encore plus flagrant planche 19 (l’héroïne et les deux adolescentes) ou planche 22 (dessin de la petite fille) par exemple. Berthet ne déteste pas faire des longs cous, mais là il s’est surpassé.
Il reste quand même quelques jolis paysages, des ambiances, etc. Berthet reste Berthet, j’adore (de quoi est-ce que je me plains, alors ?
) ; mais je n’aurais rien raté si je n’avais pas lu cet album. Hélas !
Je suis peut-être un peu sévère, ne dit-on pas cependant « Qui aime bien châtie bien » ? Pour moi,
Motorcity est juste un album moyen, et c'est bien dommage. Autant le dyptique Perico était très bien, dans la veine des meilleurs Berthet, autant les deux derniers albums m’ont paru décevants.
J'attends quand même le prochain avec impatience... ça doit être le syndrome de Stockholm.
Mince ! Heureusement que j’ai précisé plus haut que je suis fan de Berthet.