Salut à tous,
Je voulais poster dans le thread "Marié par correspondance" mais on nous renvoit ici donc je suis le mouvement
J'ai acheté cette BD sur conseil de mon libraire en hésitant un peu, la thématique traitée n'étant pas vraiment ce que je recherche en BD mais l'ecclectisme reprenant le desus j'y vais de ma petite critique (SPOILER):
Premiére approche le dessin, ligne claire, souci du détail dans les expressions et les objets, utilisation presque exclusive de plans rapprochés/gros plans, il est vraiment trés agréable. Le trait souple permet cette fluidité dont parlait Erwan juste au dessus.
C'est tellement fluide que les changement de séquence surprennent parfois, on a l'ipression de suivre un film mais ç'est une BD, il faut tourner la page eheh.
En dehors du fait que ce n'est pas mon théme de prédilection en BD, j'aime à voir traité ce genre plutôt dans la littérature.
Or ici la construction de la BD et ce que Kalesniko veut faire ressentir justifie pleinement le choix de ce média: comment rendre ces scènes de danse si émouvantes pour Kiung, les engueulades et les faiblesses sexuelles dans un roman? Le choix des images est judicieux, je n'ai jamais ressenti çà à la lecture d'un roman.
Malgré tout ces rapports d'humains socialement handicapés, émotionnellement aussi, le portrait de looser attardé pour Monty, celui d'étrangère incomprise et s'éveilant à la vie pour Kiung deviennet rébarbatifs et ultra convenu.
Clichés après clichés je commençais au 3/4 du livre à trouver çà chiant, çà tournait en rond!
De plus il y a tellement de petites anecdotes pour chaque sexe que le lecteur/lectrice ne peut s'empécher de s'y retrouver un travers (detestable) ou un pour son entourage proche disons. Cà rend vite la lecture pénible si on cherche à s'évader pluôt qu'à retrouver ce qui nous exaspère dans la vie en lisant une BD.
(de façon hypocrite ou pas d'ailleurs, car ce point montre que Kalesniko touche brillament au but dans les sentiments mais peut être trop fort justement : BD subversive et brise tabou?).
Kalesniko maîtrise son sujet avec une virtuosité rarement égalée tant sur le fond que la forme donc.
Mais pour le lecteur comme moi qui c'est emmerdé croissant au fur et à mesure de l'histoire, alors , alors ?
Eh bien le final, l'apothéose justifie tout : ce petit chef d'oeuvre est pour tous (pour ce qu'il éveille en nous).
En effet Kalesniko remet les pendules à l'heure: il n'y a pas de protagoniste meilleur qu'un autre, de sexe plus à envier, de jalousie ou de camp à préférer, de point de vue à favoriser.
Et cela rattrape tout ce qui précédait, et on se remémore chaque passage "chiant" mais au combien juste qui montre à postériori comme tous les intervenant son si proches, si égaux, si imparfaits, si hypocrites: c'est l'humain le vainqueur, miséreux mais vrai.
Le grand succès de Kalesniko est d'avoir tiré d'une histoire de moeurs conflictuelle une symphonie de sentiments déssinés juste et vrai, impartiale et universelle.