Mal de mère - Rodéric Valambois - Soleil

[nexus4]

LA PREVIEW :



L’alcoolisme d’une mère. « L’histoire relate 20 ans de notre vie.
J’en suis le témoin et je raconte comment une famille heureuse devra renoncer à tout ce qui la construisait, perdre pied, devenir peu-à-peu une famille de cas sociaux. Je rends compte de l’évolution de chacun des membres de notre famille, pas seulement de celui de ma mère. Mon père qui s’est rapproché de nous par nécessité. Moi qui me suis endurcis pour me protéger. Mon frère qui, plus tard, deviendra un homme assumant ses responsabilités. Ma soeur qui n’aura connu notre mère qu’en état de dépendance, contrairement à mon frère et moi-même. Ma mère qui, je ne sais pourquoi, a lâché prise, le cerveau bouffé et le corps bouffi. Et puis les autres : les tantes, grand-mères, amis, commerçants, médecins, psychiatres, policiers, ceux qui faisaient souvent mine de ne rien voir, nous tournant le dos, nous jugeant, et ceux qui, parfois, nous comprenaient et nous aidaient.
J’ai écrit cela en n’épargnant personne, mais sans acharnement. S’il y a des jugements, il n’y a pas de morale. Chacun a sa part d’ombre et d’humanité. R.V.»

[cedd79]

Un peu méfiant au départ (j'ai dû mal dès qu'il y a écrit "soleil" quelque part, je sais, c'est moche mais j'y peux rien), la preview s'est révélée très agréable à lire. Il y a 20 pages sur 220 et cela promet une évolution psychologique plutôt intéressante. Quand aux graphismes plutôt sympa.

Y'a même "Ulysse 31" !!!

A suivre donc...

[ubr84]

Quelqu'un l'a lu ?
La preview était assez intéressante, mais sur 200 pages le récit tient-il la route ?

[cedd79]

Si le reste du récit est au niveau de la preview, j'en serais.

Petite réserve quant au titre. Le jeu de mot est un peu pourri, non ?

[tom pouce]

Pour cet album,La qualité d'impression de chez Soleil est comment dire... Cracra.
Pour une fois, j'ai préféré lire les premières planches sur ordinateur que la version papier.

[cedd79]

Pour une fois, j'ai préféré lire les premières planches sur ordinateur que la version papier.

A ce point là ?!... Que veux-tu dire par "cracra" ?

[Cooltrane]

Pas convaincu que cette BD reportage (enfin, je la perçois comme telle) va m'intéresser au point de vouloir l'acheter (le dessin semble OK)

Petite réserve quant au titre. Le jeu de mot est un peu pourri, non ?

Beeen, non!! je le trouve plutôt approprié. Si notre mère va mal (alcoolo dans ce cas-ci), on a mal à sa mère, non??

[tom pouce]

Pour une fois, j'ai préféré lire les premières planches sur ordinateur que la version papier.

A ce point là ?!... Que veux-tu dire par "cracra" ?

L'impression donne un dessin peu net voir flou.

Peut-être un papier "grêlé" aurait donné ce lavis plus dense au niveau des gris.

[Olaf Le Bou]

avis rigoureusement opposé, je trouve au contraire que l'impression rend bien mieux les textures des lavis que la version numérique. c'est plus doux, plus nuancé, plus naturel, ça donne la profondeur nécessaire pour ancrer le récit dans plus de réalisme.




et je l'ai entamé hier soir tard, impossible de le lâcher avant la fin, l'histoire est vraiment prenante.

[tom pouce]

avis rigoureusement opposé, je trouve au contraire que l'impression rend bien mieux les textures des lavis que la version numérique. c'est plus doux, plus nuancé, plus naturel, ça donne la profondeur nécessaire pour ancrer le récit dans plus de réalisme.

Pour éclaircir mon avis sur cette impression, je vous invite à lire cette bd



Puis, comparez ces 2 types d'ouvrages

[Olaf Le Bou]

pas sûr qu'un album sorti il y a 30 ans et de puis longtemps indisponible éclaire grand monde sur ton impression concernant l'impression.



enfin, le plus simple, c'est d'aller feuilleter directement le bouquin de Rod pour se faire son opinion.

[stema33]

Lu hier soir d'une traite, alors généralement c'est plutôt positif lorsque cela m'arrive sur un album de 200
pages... disons que la lecture est agréable, même si le terme est pas très approprié à ce type de récit

Le graphisme est juste, j'ai beaucoup aimé la façon de découper son histoire en petites séquences cela donne
du dynamisme à cette chronique sociale qui est toutefois très bien écrite.

Mon seul reproche est peut-être du côté des dialogues, qui sont pour ma part pas assez dynamiques pour le coup,
je n'ai pas pu m'empêcher de comparer l'album avec ceci :

Alors, certes ce n'est pas du tout le même thème, mais le sujet est tout aussi grave et tabou et il
y avait cette petite pointe d'humour juste et bien placée qui pour moi manque ici.

Néanmoins je ne regrette pas du tout mon achat et conseille vivement de le lire!

[boulikrout]

Lu également d'une traite hier soir et j'ai beaucoup aimé. D'abord j'ai trouvé le dessin meilleur que sur "les enquêtes d'Andrew Barrymore". Ensuite, le découpage est effectivement un choix judicieux et puis enfin, je trouve que Rod est très juste et sans concession (y compris avec lui-même).

[Révéler] Spoiler:

J'ajoute que malgré un récit assez dur, j'ai apprécié les deux dernières planches qui montrent tout de même que Rod garde en mémoire de bons moments avec sa maman, ce qui n'était pas gagné d'avance vu les dégâts provoqués par l'alcool sur le corps de la maman mais aussi sur les relations mère/enfant

Peu habitué à acheter ce genre d'album au sujet grave, je ne regrette pas mon achat. Un livre sincère et d'une grande qualité graphique.

[MLH]

[Révéler] Spoiler:

J'ajoute que malgré un récit assez dur, j'ai apprécié les deux dernières planches qui montrent tout de même que Rod garde en mémoire de bons moments avec sa maman, ce qui n'était pas gagné d'avance vu les dégâts provoqués par l'alcool sur le corps de la maman mais aussi sur les relations mère/enfant

J'ai eu le même ressenti que toi à la lecture de ces pages, elles sont très touchantes.

[boulikrout]

[Révéler] Spoiler:

Oui et je pense qu'elles m'ont surtout touché car je ne les attendais vraiment pas ces 2 planches: à la page précédente, Rod a encore des propos très durs à propos de sa mère.

[cedd79]

Je viens de lire !

Comme je l'avais formulé plus haut, j'avais des réserves quant au titre. Je ne sais pas pourquoi, mais je le trouvai trop "simple". Mais ayant apprécié la preview j'acheté.

Et ce fut une très bonne surprise. Tant au niveau du scénario que des dessins. La preview tient ses promesses. Cela reste du même niveau jusqu'au bout des 220 planches.

[Révéler] Spoiler:

Scénaristiquement, c'est très bien construit. Le système des petites scènes fonctionne parfaitement ; cela dynamise le récit, et donne un rythme plaisant avec de belles montées et redescentes. La gestion des ellipses est maitrisée, même pour le passage de l'enfance à l'âge adulte qui aurait put être casse-gueule. Il n'en est rien, c'est très fluide.

L'histoire, malgré le thème abordé, ne tombe jamais dans le pathos. Oui, il n'y a pas de touches d'humour, mais j'ai l'impression que cette famille n'a pas vécu de moments suffisamment drôles pour être dessinés. Le choix des scènes de vie est judicieux et permet d'appréhender l'ambiance et les enjeux de cette vie de famille d'une manière claire, tout en gardant une tension dramatique jusqu'au bout. Les personnages sont plutôt bien caractérisés, même si parfois certains personnages (très secondaires) arrivent sans que l'on sache vraiment qui ils sont. Cela n'abime en rien la narration. C'est un peu comme les vieilles photos sur lesquelles figurent, au milieu des amis et de la famille, des inconnus dont on a oublié qui ils étaient.

Les dessins sont adaptés à la narration. C'est fin, fouillé. L'évolution esthétique des personnages fonctionne bien. Je critiquerai cependant (à mon goût) le manque de contraste. Les gris sont un poil fades, comme si le bouquin avait été imprimé en mode "économique".

Ainsi, je conseille vivement "Mal de mère" qui est une très bonne surprise de ce milieu d'année 2015 et qui restera dans ma bibliothèque. C'est ni trop long, ni trop court, prenant, touchant sans être larmoyant, et y'a même une photo de l'auteur ! A ce sujet, évitez de lire sa petite bio car une partie de l'intrigue y est dévoilée.

[meuillot]

Lu dans la foulée de Alcoolique de Ames, Mal de Mère donne une sacrée claque quand on le finit !
Contrairement à Jonathan Ames qui se met (partiellement) en scène à l'âge adulte, Rodéric Valambois nous jette l'alcoolisme à la figure du haut de ses neuf ans. Ce n'est pas lui qui boit, bien évidemment. Mais sa maman. Une famille somme toute classique : 3 enfants, une mère institutrice, un père engagé politiquement. Une famille normale au début des années 80. Mais un grain de sable va enrayer cette machine bien huilée... Une maman qui, petit à petit, sombre dans une dépendance qui n'est pas forcément connue chez le sexe féminin. Elle ne s'en est pas forcément aperçue. La seule chose dont elle était sûre c'est que sa vie ne lui convenait pas. Comme si elle n'avait rien choisi de ce qui lui arrivait. Elle se punit alors elle-même et bien évidemment son entourage. Ce petit garçon de neuf ans, qui est donc, 33 ans après, l'auteur de ce roman autobiographique, nous violente avec ses yeux et ses mots. On souffre avec lui. On se dit que ce n'est pas possible, qu'un déclic va surgir pour que cette femme puisse de nouveau éclaircir sa vie. Certaines scènes contées sont tellement dures que cela en est dérangeant. A la limite du voyeurisme, il faut vite se rappeler que R. Valambois a certainement besoin de (nous) raconter ce triste épisode de sa vie. Ce récit est poignant, avec une émotion forte à chaque lecture de page. La douceur des deux dernières planches veulent être un peu rassurantes sur les souvenirs restants mais on voit pertinemment que ces enfants se sont construits dans un contexte très difficile...
Cela donne beaucoup de respect pour R. Valambois qui se met totalement à nu. C'est raconté, dessiné et mis en couleur de façon sobre et intelligente. Étonnant que Bd Gest n'ait pas mis un peu + en lumière ce témoignage bouleversant d'authenticité...

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