de chris24 » 16/07/2016 10:24
Lue aussi à mon tour et vraiment beaucoup aimé aussi !
Tout d'abord ce sont les dessins et plus particulièrement les couleurs qui séduisent, chaque case est un régal pour les yeux, un travail graphique de premier ordre vraiment magnifique.
La richesse de la palette de couleurs sert ici totalement l'ambiance, elle laisse le temps à la contemplation, comme le récit laisse le temps aux personnages de partir dans leur pensées, dans les non-dits, leur apportant toute l'épaisseur nécessaire pour les rendre vivants. Heureusement que Zabus a pu finalement écrire cette histoire dans une pagination libre et non en 62 planches comme il l'explique à la fin dans une très intéressante genèse de l'œuvre, sans quoi le résultat n'aurait absolument pas été le même... J'avais émis le doute que le récit se lise trop vite. Il n'en est rien, du fait de l'aspect contemplatif de l'œuvre mais aussi parce les émotions qui naissent au fil des cases se prolongent entre les cases en quelque sorte, c'est une des grandes forces du talentueux narrateur qu'est Zabus.
On a donc la forme, le fond n'est pas en reste. L'histoire touche à bien des égards car les thèmes abordés sont — malheureusement pour certains — assez universels et on se retrouve donc impliqué dans cette histoire à laquelle on peut facilement s'identifier à un moment ou à un autre forcément. C'est une histoire réaliste de toute façon, et pour adulte comme il l'explique en fin d'ouvrage aussi, abandonnant le côté onirique/fantasmagorique du scénario initial pour finalement ne laisser que la substantifique moelle : une œuvre profondément humaine. Chacun des personnages ayant a place de nous faire découvrir sa propre humanité, son lot de questions et d'épreuves, de petits bonheurs et de tracas ou de plus grands aléas de la vie, de ceux qui modifient le chemin que l'on suit et de ceux qui le suivent avec nous dans notre entourage proche.
J'avais déjà beaucoup apprécié "Les larmes du seigneur Afghan" du même duo d'auteurs (Zabus/Campi), "Macaroni" est une autre de leur réussite à mettre avec tous les honneurs mérités sur nos étagères !
17/20
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« Dans un art narratif, le plus important c'est la narration. Le dessin est là pour être un outil par rapport à cette narration » Bastien Vivès
« Le monde est une immense roue en mouvement. Il faut être fou pour courir dans une roue » Jérémie Moreau