dessins superbes, çà fait un peu penser à luuna.
CONQUÊTE DE MALTE DANS LA FOULÉE
L’île forteresse de Malte appartient à l’ordre du même nom depuis que Charles Quint en a fait don aux Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem fuyant la Palestine. Ces prêtres-soldats ont héroïquement résisté à tous les assauts de l’islam conquérant. Leur Grand Maître, Jean Parisot de la Valette, a gagné à l’île une réputation d’inviolabilité en résistant en 1565 avec neuf mille soldats à quarante mille Turcs.
Depuis lors, cet ancien bastion prestigieux de la chrétienté n’a cessé de décliner. En 1798, sa puissance n’impressionne plus. Répartis en huit nations depuis l’origine, les chevaliers ne sont plus guère que trois cents, d’une moyenne d’âge élevée, et en mauvais termes avec les quelques cent mille habitants. Parmi eux, deux cents Français, dont l’influent de Bosredon de Rancijat.
Les forts et remparts sont mal entretenus. La vieille artillerie de forteresse manque de munitions. La marine est quasi inexistante. Les neuf mille miliciens, force principale de l’île, mal équipés, sont de médiocres combattants.
Le Grand Maître en exercice, le hongrois Hompesch, s’est imprudemment rangé il y a peu parmi les ennemis de la République Française en se plaçant sous la protection du tsar Paul 1 er. Durant la guerre d’Italie, on avait confisqué tous les biens de l’Ordre.
Dans l’intention de faciliter la reddition de l’île, le Directoire avait dépêché à Malte quelques mois plus tôt le chargé de mission Poussielgue, qui est parvenu à gagner la faveur des Chevaliers français.
Lorsque l’armada française se présente devant Malte le 9 juin 1798, la situation est donc favorable, mais non entièrement mûre pour une capitulation rapide. Bonaparte doit montrer ostensiblement sa force en déployant toute la flotte en ligne le long de la côte.
Cette gesticulation militaire ébranle les nerfs de la garnison. Le lendemain au lever du jour, un débarquement simultané en sept points de l’île vient rapidement à bout d’une faible opposition. A dix heures, la totalité de l’île se trouve conquise, à l’exception de La Valette dont la résistance s’effondre d’elle-même dans la soirée. Le Grand Maître capitule. L’île devient française.
Avant de poursuivre l’expédition, il importe d’organiser la position et d’assurer sa défense. Il n’y a pas une minute à perdre, toujours à cause de Nelson. Pour donner une idée de l’intensité du travail accompli en cette circonstance, Bonaparte dicte en huit jours cent soixante dix décrets concernant tous les domaines de l’administration de l’île. Un ordre moderne remplace un pouvoir obsolète. Les immenses richesses de l’île deviennent propriété française. Bonaparte accorde aux Israélites le droit d’édifier une synagogue, prélude à son grand projet d’émancipation du peuple juif. Fait notable, il libère les quelques sept cents forçats musulmans servant dans les galères de l’Ordre.
En reprenant la mer le 18 juin, on embarque ces prisonniers pour servir de témoins auprès de la population égyptienne de la puissance de la France et de messagers de son amitié à l’égard de l’Islam. Deux mille hommes de la Légion Maltaise et quarante deux Chevaliers volontaires se joignent à l’expédition.
Le général Vaubois est laissé sur l’île avec quatre mille soldats pour s’assurer que cette position stratégique irremplaçable ne tombe aux mains des Anglais.
Retourner vers Bande Dessinée Franco-Belge - Contemporaines - XXIe siècle
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités