Quand je vois les imbéciles que mes filles me présentent parfois, je ne serais pas contre l'idée de leur arranger un mariage
Mais sérieusement, j'ai beaucoup apprécié ce reportage. Les journalistes nous présentent une galerie de personnages (en fait ce qui est tragique, c'est que ce sont de véritables personnes), qui réussissent, chacun à leur façon, à se trouver de grands ou petits espaces de liberté dans une théocratie complètement dingue. Tous vivent la même répression... Mais ne la vivent pas de la même façon, avec la même résilience, avec les mêmes espoirs ou avec le même niveau de désabusement. Certains y trouvent même leur compte et apprécient que les femmes soient traitées en princesses alors que les européennes doivent travailler.
Au dessin Deloupy assure (il fait d'ailleurs des dédicaces magnifiques) avec un style qui rappelle celui de feux Dupuy Berberian. La BD reportage est encore en train d'inventer ses codes et je crois qu'il y contribue de belle façon. Trop souvent la BD reportage est influencée par les codes du documentaire; Deloupy arrive au contraire à s'en affranchir et à utiliser les codes propres à la bande dessinée. Enfin, Deloupy est un coloriste très doué.