Je m'incline devant cette qualification qui résume parfaitement la situation.
Mais le gogo était un peu concon sur les bords, un rien négligent, croyant que le temps s'écoulerait plus lentement, que moins d'auteurs mourraient les uns après les autres, inexorablement. Faut dire qu'il se dispersait, à l'époque, le gogo-concon.
Y avait des concerts à la pelle, dans la capitale des Gaules : Trust, AC/DC, les Stranglers, le Clash, Motörhead, ça n'arrêtait pas... Et les filles, à qui il fallait consacrer pas mal de temps pour espérer obtenir quelques faveurs.
Une telle distraction et un emploi du temps aussi chargé m'ont fait louper Bilal, Tardi et Druillet qui venaient pieuter chez la mamie quand elle daignait les inviter (la libraire me le racontait après coup, l'équipe des Humanos, c'étaient ses chouchous, avec leur leader Moebius, naturellement).
Peut-être ai-je aussi loupé Forest, Gillon et d'autres cadors ? Je n'ose pas me lancer dans des recherches pour savoir si Franquin, de Moor, Reiser ou Cabu ont également honoré ce local commercial de leur présence. Je préfère ne pas le savoir... Un gars malin, avisé, y aurait campé, dans cette turne, à l'époque, pour ne rien louper.