de rennois » 11/11/2017 14:57
D'une république à l'autre, le concept général reste le même : mettre la police criminelle aux prises avec les conséquences d'évènements majeurs en France, qu'on pourra résumer par une espèce de "guerre civile" en monde clos, celui des gens qui comptent ( partis et hommes politiques, syndicats, pègre, influents du pays ).
La 4ème république nous rattache à l'après-occupation, période noire ou les âmes se révèlent : la compromission et la délation défient le courage et la probité, les affaires sordides s'opposent à l'oubli. On cherche un ennemi partout, on hurle à la collaboration là ou on omet ses propres actions.
Le 1er tome de ce pan ( 1946 à 1956 ) déroulait un fil identique aux 3 républiquest. On y voyait, pour commencer, durant 2/3 planches, le personnage principal ( ici le commissaire Coste ) tel qu'il apparaîtra en début de situation d'urgence au tome 5, 10 ans après la première enquête.
L'enquête, ici : la découverte d'un cadavre dans un champ en culture, en 1946, qui, via une lettre anonyme, devint un petit charnier, avec l'exhumation de six corps supplémentaires.
Comme à priori, le début d'enquête montre qu'on a abattu là des résistants communistes, Coste et son équipe se tournent vers les représentants de la milice marseillaise pendant la guerre.
Mais dans ce "juste après-guerre", un flou total était de mise. Démêler les fils, entre vrais/faux résistants, vrais/faux miliciens, ou un peu des deux pour s'en sortir, était une entreprise des plus difficiles, tellement pullulaient faux témoignages et silences de circonstance...
Saut de 4 ans pour le tome 2, avec de toutes autres considérations, mêlant pègre marseillaise, syndicats ( la CGT créant le ressentiment, parce que menant seule une grève des dockers ) et caciques de la ville…
Le mort qui entraîne une enquête semble ne rien à voir avec tout ce petit monde, puisqu’agent de la DST.
Les faux-semblants, encore et toujours…
« Le bel automne des collabos » prend pied 3 ans après. Coste a quitté Marseille pour Paris. Il enquête cette fois-ci sur un résistant, ex-membre du parti communiste, qui avait rejoint un parti dissident, aux finances pour le moins trouble. L'inspecteur et son équipe vont tomber dans les méandres de la "pieuvre politique", celle qui tire les fils, fait et défait, les hommes comme les fondations.
Il y a un saut de qualité par rapport à la 3ème république, moins par le dessin qui me parait un poil travaillé plus froidement, que par le scénario, d'une clarté et d'une lisibilité de bon aloi malgré la difficulté de coucher sur papier cette période. Moins de fioritures et de personnages inconsistants, Richelle semble avoir tirer des conclusions au fur et à mesure de son travail, et c'est heureux...
JE SUIS NE LE 27 AVRIL 2019