D'accord aussi avec Croaa, les maisons d'édition actuelles n'ont plus vraiment d'identité propre mais est-ce un mal ?
On parlait de Soleil...moi je n'ai aucun problème avec cet éditeur vu qu'il est devenu totalement éclectique et que forcément, j'y trouve mon compte un jour ou l'autre.
De toute façon, sauf en cas de collection particulière, je n'ai JAMAIS acheté une BD en fonction de son éditeur, ni le contraire d'ailleurs. Il y a des BD que j'adore et franchement je me fous de savoir si c'est Soleil ou Dargaud ou Delcourt...je ne le sais même pas à la limite.
Pour trouver l'identité des maisons d'édition, je pense qu'il faut remonter beaucoup plus loin en arrière. Là on avait les 2 grands généralistes : Dupuis et Lombard/Dargaud. Bd supportées par un hebdomadaire, emploi de grands noms devenus classiques, BD familiales, pour enfants et adolescents,...
J'oubliais un peu Casterman qui à l'époque se focalisait surtout sur Tintin mais qui a évolué par la suite.
Après 68, de nouvelles maisons d'édition ont fait leur apparition avec des BD plus adultes et là le paysage a commencé à changer.
Apparition de Glénat centré essentiellement sur des BD historiques, Delcourt avec le polar et le fantastique, Soleil avec l'héroïc-fantasy, etc...
Mais aujourd'hui Soleil fait du polar, Delcourt de la sci-fi et Dupuis-Lombard-Dargaud sont devenus Media-Participation...Glénat je ne sais pas trop...
Mais pour moi la plus grosse évolution a été l'apparition de collections au sein d'un éditeur. Rappelons-nous de la période A Suivre avec ses pavés en N&B, des collections Aire Libre et Long Courrier, Repérages, Histoire & Légendes jusqu'à par exemple aujourd'hui la collection 1800 de...Soleil justement.
A part quelques indés qui sont spécialisés, je pense qu'aujourd'hui la caractéristique des éditeurs est l'éclectisme. Le lectorat a tellement changé qu'il faut pouvoir plaire à tous donc...
Non pour moi le problème actuel est plus dans la recherche de rentabilité de ces maisons d'édition que dans leur production.
Les séries abandonnées en cours de route, qui ne voient pas de tome 2, qui lâchent leurs auteurs...ça c'est un problème et quand on voit ce que certains font au nom de la rentabilité, ben on peut parfois être déçu voire en colère...Marsu Production qui surexploite la production de et autour de Franquin, Moulinsart qui propose du matériel de qualité...mais à quel prix, les divers Guide du... qui semblent destinés à traîner aux chiottes, les Blondes ou autres niaiseries qui tapent au plus bas...mais qui trouvent néanmoins leur public.
On arrive alors à une autre frange du lectorat et les maisons d'édition ont bien compris que pour vendre, il fallait viser autre chose que les bédéphiles qui finalement ne représentent qu'une partie infime de leur chiffre d'affaires...et ça marche !!!
D'où aujourd'hui un certain décalage entre la production de certains éditeurs qui exploitent un filon qui marche et les bédéphiles qui sont submergés par une surproduction dans laquelle il faut trier, essayer et même rater parfois quelques bijoux perdus dans la masse.
Et c'est là qu'aujourd'hui, le fait que les maisons d'édition ont perdu leur identité pose un problème...à mes yeux du moins...