Album repéré en librairie, vite feuilleté, reposé pour cette fois mais peut-être qu'il en sera autrement à un prochain passage. Quoi qu'il en soit, je me permets de rebondir sur un point (de détail) de la chronique :
le Vaudou (Hoodoo en anglais) est peu expliqué
Vaudou en anglais, c'est
voodoo, ou parfois
vodou. Le hoodoo, quoique lié, c'est légèrement différent.
Pour faire simple, on a d'un côté une religion et de l'autre un ensemble de pratiques magiques / superstitieuses (selon le point de vue
).
Le vaudou.... bon, c'est compliqué, d'autant plus en français où on met dans le même sac et sous la même étiquette des courants sensiblement différents, là où les anglo-saxons ont plus tendance à raffiner... mais, en gros, c'est une synthèse à nouveaux frais, opérée par les esclaves noirs du XVIIIe siècle à Saint-Domingue, de différentes traditions religieuses africaines (dont le "vaudou" originel, d'Afrique de l'Ouest, proprement dit), mâtinées au contact du catholicisme des colons. Dans cette religion, il y a un dieu unique (
Bondyé, le "Bon Dieu"), mais inatteignable, et une foule d'esprits intermédiaires, les
loas, qui font l'objet de cultes, et peuvent être priés, honorés, et servis (on peut voir ça comme une sorte de mixte d'animisme africain, de culte des saints catholique, et de culte des ancêtres).
Le hoodoo, lui, s'est développé au XIXe siècle dans le delta du Mississipi. Il emprunte aux traditions de magie populaire africaine et à l'obeah ; au vaudou tel qu'il a évolué à la Nouvelle Orléans (suite à la diaspora depuis Saint-Domingue, consécutive à la révolution haïtienne) ; au shamanisme indien ; à des traditions occultes européennes... Il s'agit essentiellement de magie sympathique (= par similitude), à base de plantes et d'amulettes. Alors que dans le vaudou des amulettes peuvent servir à prier / invoquer les esprits, qui sont ensuite susceptibles d'agir, dans le hoodoo ce sont les sorciers et les objets eux-mêmes (amulettes, poupées, gris-gris,
jujus et autres sacs à
mojo) qui sont détenteurs ou investis d'un pouvoir magique, sans intervention des esprits. Ces derniers, par rapport au large "panthéon" vaudou des
loas, disparaissent d'ailleurs dans le hoodoo, à l'exception de Papa Legba, gardien des frontières entre monde humain et monde surnaturel, et identifié alors au
dark man des carrefours (le diable).
N'ayant pas (encore ?) lu l'album, je ne sais pas dans quelle mesure on y retrouve tout ça (et, du coup, si je suis très éclairant
), mais si quelqu'un veut bien me faire un "retour", je suis preneur.