xof 24 a écrit:Bref la BD c'est du loisir de luxe.
Je suis assez d'accord avec on analyse, même si ça m'étonne que le prix d'un album souple soit le même que le prix d'un rigide. Pour avoir moi-même éditer des livres et m'être renseigné après de pas mal d'imprimeurs, le souple revient quand même moins cher. Mais je pense que ça vient du fait que je faisais de petits tirages, sûrement qu'avec de gros tirages, l'écart disparaît.
Et je rebondis sur ta juste remarque comme quoi la BD est un loisir de luxe. C'est sans doute la le nerf du problème. Les amateurs et collectionneurs de BD se montrant souvent prêts à payer très chers des BD en tirage spéciaux, il n'est pas étonnant que les éditeurs augmentent leurs prix, y compris sur les tirages courants. Quelque part, on peut se dire que c'est en partie à cause du collectionneur un peu "gogo" que les prix flambent (je ne vais pas me faire des copains là…)
Ca me fait penser à une discussion que j'ai eu il y a quelques temps avec des amis qui achètent énormément de tirages de tête et de statuettes. Ils me montraient leur collection de la série Ekhö, dont ils ont tous les albums en au moins 2 versions : la version normale, et le ou les tirages de têtes… Sachant qu'ils possèdent aussi des DVD, des CD et des romans, je leur faisais remarquer que pour ces autres supports, il n'achètent pas toutes les éditions existantes. Ils ne possèdent pas le même album d'un musicien en CD et en vinyl, ils ne possèdent le même roman en grand format et en poche. Pourquoi est-ce différent pour la BD ? Ils me répondaient que la BD, c'étaient de beaux objets, et puis il y a des versions couleurs et des version noir et blanc, des formats plus grands, on profite mieux du dessin, etc... Ok, pour les versions couleurs et noir et blanc. Mais, certaines BD, ils ont plusieurs tirages, tous en couleur. Pourquoi ne pas prendre que le tirage de luxe en couleur et économiser le prix de l'édition normale, ainsi ils ont les dessins en plus grand, un plus bel album… Et là, que n'avais-je pas dit !!!
Ils m'int alors expliqué que les tirages de luxe, il ne les lisaient pas, pour ça ils achètent justement l'édition classique, mais les tirages de tête et de luxe, ils ne les manipulent qu'avec grandes précautions (limite avec ces gants comme on manipule les vieux manuscrits dans les musées), mais ce ne sont surtout "pas des livres à lire" … Je cite leur formule : pas des livres à lire…
Franchement, ce n'est pas aberrent, posséder des livres qui ne doivent pas être lu ?
Quelque part, avec ce genre de clients, je comprends que les éditeurs n'aient pas d'état d'âmes, ce que je trouve dommage c'est que les lecteurs de base, ceux qui aiment la BD pour l'histoire qu'elle raconte et pour qui c'est avant tout un divertissement, soit du coup obligé de payer lui aussi plus cher et parfois de réduire sa consommation. Je ne suis pas certain qu'à long terme, si les éditeurs ne visent que les collectionneurs purs et durs, ce soit vraiment bénéfique pour le marché de la BD ?