Intrigué par le propos (bien que peu attiré par les swastikas qui apparaissent sur tant de couvertures d'albums...
) et surtout par la preview -- et bien que ne connaissant pas
du tout l'auteur -- j'ai franchi le pas.
Difficile de commenter une histoire dont le personnage principal est Hitler. Quand bien même il n'est évidemment pas dépeint sous un jour flatteur -- son hubris l'a déjà condamné, ce dont l'aéropage quasi fellinien dont il est entouré a conscience bien avant lui-même --, il est apparaît néanmoins comme un homme qui a raté sa vie, s'en rêvait une autre, même si sa déraison le conduit à poursuivre jusqu'au bout celle qu'il s'est donnée.
Je ne connais pas mon Ian Kershaw sur le bout des doigts donc je ne saurais pas faire le départ entre les envies (fantasmatiques ?) de l'auteur et ce qui est gravé dans le marbre de l'historiographie, néanmoins certains (peut-être ?) partis pris de Galli sont fort fructueux, telle l'intimité charnelle entre Hitler et Eva Braun, ou les diatribes nocturnes qu'il infligeait apparemment à son entourage somnolent...
Entre Pratt pour le trait parfois et Andreas (du moins ce que j'en connais) pour la mise en page souvent, le dessin est absolument convaincant ; il anime d'ailleurs le faciès du personnage principal avec une étonnante crédibilité, jusque dans ses grimaces -- et ses (terrifiants) sourires.
Assurément, je garderai un long temps le souvenir de ce nid de charognes déliquescent (et j'aimerais en dire autant de tout ce que je suis amené à lire, pour une raison ou une autre)...