de silverfab » 22/11/2015 18:11
On avait commencé une discussion de ce genre sur le sujet du dernier Corto Maltese, mais elle s'est forcement perdue dans le fil.
A l'occasion ce mois ci de quelques sorties de suites de grands classiques de la BD Franco Belge, le débat est toujours d'actualité. Sans reprendre toutes les chroniques/analyses des dites-séries que l'on a faites cette semaine sur B.O BD, je vous livre la conclusion, je sais que il y a des passionnés/érudits dans le coin, leur avis peut être des plus intéressants:
"S'il paraît clair que l'une des raisons principales qui pousse les éditeurs, ou ayants droits, à poursuivre des séries au-delà de la mort de leurs créateurs ou de l'intérêt qu'ils leur portent, réside avant tout dans la volonté de capitaliser sur leurs succès auprès d'un public généralement acquis à leurs causes, il faut reconnaître à certains d'avoir perçu les intérêts supplémentaires qu'ils pouvaient tirer à confier leurs projets à des artistes compétents, plutôt qu'à des tâcherons. Pour Blake & Mortimer, cette démarche est sensible depuis la reprise de la série en 1996, comme on a pu le voir dans les chroniques de ce week-end.
La démarche récente de Casterman d'offrir à Juan Diaz Canales d'écrire le retour de Corto Maltese participe également de cette volonté de proposer un produit (car c'est bien de cela qu'on parle) de qualité qui puisse flatter le goût du lecteur occasionnel (et nostalgique) et celui de l'amateur (nostalgique) de BD.
Stratégie souvent payante, avec des cahiers des charges biens remplis et un respect pour le matériau d'origine qui force l'admiration. Un peu trop par moment… Pour ne pas décontenancer fans de la première heure et nouveaux venus, l'ensemble doit parfois sacrifier une part de sa personnalité, au profit d'une énième variation sur le même thème. Pas sur par contre que les nouvelles livraisons de séries historiques (Alix, Jhen, Lefranc, Thorgal...) ne donnent forcement envie aux nouveaux lecteurs de (re)plonger dans leurs prédécesseurs.
Mais s'il est bien orchestré ce jeu peut devenir une vraie source de plaisir esthétique qui n'est pas moindre que celui suscité par la lecture d'une œuvre originale. Comme toujours, tout est question de dosage, ce que nous prouve Emile Bravo, avec brio et subtilité, dans Le Journal d'un ingénu."