C'est l'histoire d'un réveil, ou selon les mots de Varoujan d'un véritable "saut dans le réel".
Jusqu'en 2013, Varoujan n'avait jamais envisagé d'aller en Turquie, au risque de "piétiner les ossements de ses ancêtres".
Le voyage jusqu'à cet "Auschwitz à ciel ouvert" n'est pas seulement un pèlerinage. Varoujan et sa femme Brigitte partent à la rencontre des descendants des Arméniens qui sont restés en Turquie en 1915 et qui ont réchappé au massacre.
Car aujourd'hui ces Arméniens kurdes, turcs, alévis, musulmans, sorte de l'ombre, racontant leur histoire et aspirent à retrouver une identité perdue dans un pays qui continue de nier officiellement, cent ans après, le génocide.
Une BD qui tombe à pic pour le centenaire du génocide arménien. Si elle ne parle pas des causes (et c'est dommage, car c'est la question qui traverse toute la lecture), elle évoque un long road movie dans cet Auchwitz à ciel ouvert: recherche des traces, des survivants des descendants. En 1878, il y avait 3 millions d'arméniens, après 1915, il n'en reste que quelques centaines de milliers.