Ce tome marque donc la fin de la série. Globalement, celle-ci a été plaisant de bout en bout, avec un petit bémol sur le contenu du manga lui-même et un gros sur la qualité de l'édition.
La série souffre de quelques longueurs un peu inutiles. Rien de dramatique cependant : il aurait pu y avoir 2 ou 3 volumes en moins, la recherche de Mochizuki (un des cuisiniers venus du futur) ou de Matsuhime (la fiancée de Nobutada, le fils et héritier de Nobunaga) regorgeant de rebondissements inutiles qui font traîner les choses en longueur de façon inutile et frustrante, en particulier lorsqu'on approche d'une fin particulièrement tendue. Mais, 2 ou 3 volumes sur 37, ça n'est pas dramatique, le personnage de Matsuhime offre aussi quelques jolis moments et Mochizuki finit par se révéler utile vers la fin.
Beaucoup plus gênante : l'adaptation de Komikku. Il y a eu un ralentissement de parution à un moment mais, pour un petit éditeur et compte tenu de la reprise d'un rythme normal ensuite, ça peut s'excuser. En revanche, le nombre de fautes de français à partir de la vingtaine de tomes, lui, n'est pas excusable. Je suis donc passé de l'achat des volumes en neuf à l'occasion.
Pour revenir au dernier volume, la fin est très réussie et a su me surprendre. L'auteur prenait déjà quelques libertés historiques avec la réalité mais, quand il le faisait, souvent dans un sens favorable à Nobunaga, il s'appuyait sur des sources historiques et expliquait ses choix (comme Hara dans Kingdom avec Seï). Ca passait. Et je m'attendais donc à
une survie de Nobunaga (son corps n'avait pas été retrouvée), connue uniquement de Ken et qui l'aurait fait partir seul vers la Chine -Ken ne le suivant pas à cause de Natsu). Le reste de l'histoire aurait continué de façon classique.
Mais c'est tout autre chose qui s'est passé et Takuro Kajikawa a choisi
de modifier l'histoire en faisant survivre Nobunaga et en le gardant comme dirigeant du Japon. On passe donc d'une histoire un peu romancée à une uchronie assumée. Et pourquoi pas ? Ca nous laisse une fin ouverte qui donne une grande place à l'imagination, avec une dernière page qui met bien en avant le lien entre Nobunaga et Ken qui a fait le sel de la série.
J'ai bien aimé aussi les derniers échanges entre Ken et Mitsuhide Akechi, qui montrent le premier toujours fidèle à lui-même, essayant d'aider tout le monde grâce à sa cuisine.
Au final, une très bonne série donc, malheureusement en partie gâchée par la qualité de l'édition mais qui permet d'apprendre pas mal de choses sur la période et ses principaux acteurs et met en avant des personnages (fictifs ou réels) attachants et aux motivations intéressantes et variées. On n'aura pas eu trop d'explications sur le pourquoi ou le comment du voyage dans le temps mais, vu ce que raconte le manga, ça n'avait pas vraiment d'importance.