En déroute pour Chaosland !
Comme toujours, le monde a besoin d’être sauvé. C’est pourquoi certains héros s’y prennent à l’avance et décident de lutter contre le Mal avant qu’il ne se déclare.
Mais l’anticipation n’a rien de bon, surtout dans un univers d’inspiration médiévale et fantaisiste. Les personnages principaux provoquent plus de catastrophes qu’ils n’en déjouent.
L’humour absurde et les jeux de mots (plus minables les uns que les autres) s’accumulent dans cette succession de péripéties provoquées par un destin mal luné. La capillotraction est à la base de ces rebondissements qui feraient pâlir d’envie les pires auteurs de romans-feuilletons.
Titre : Chaosland tome 1 : SlvögsHorn
Auteur: Ancestral Z et Mojojojo
Genre : aventure-action-humour
Format : 190x270 mm
Pagination : 104 pages
Nombre d'exemplaires: 7000 Couverture cartonnée couleur
Prix : 12,90€
N° ISBN : 978-2-916739-15-1
Date de mise en vente : 15/11/2007
La quête ? Sauver le monde !
Enfin, presque comme d’habitude : le monde n’est pas (encore) en danger et les héros sont plus doués pour mettre le chaos que pour faire régner l’ordre. La traditionnelle troupe de héros a pour chef l’inévitable bellâtre blond à la mâchoire carrée (Morigan). Il est accompagné de la jeune et jolie Elizabeth, du mage Magic Jardak, et de quelques autres. Unis pour le meilleur et surtout le pire, ils vont essayer d’empêcher le terrible Jean-Luc de plonger le monde dans le chaos !
Les personnages
Ancestral Z et Mojojojo ont réuni la brochette de héros habituelle. Le jeune premier se reconnaît immédiatement : il est un amalgame de bons sentiments. Quant au Méchant, il n’a ni cheveux ni brushing. Voilà un moyen bien pratique pour repérer les rôles de chacun.
Pourquoi l’ennemi s’appelle-t-il Jean-Luc ? Tout simplement parce que le modèle de ce personnage ne souhaitait pas que l’on emploie son véritable nom ou son pseudonyme.
Le monde de Chaosland
Œuvre de past-anticipation, cette bande dessinée se déroule dans un monde héroïque (un peu) et fantaisiste (beaucoup). Elle s’inspire de sources très hétéroclites : Lewis Trondheim en voiture avec une main sur le volant, Monkey Island et de séries Z. En fait, elle est influencée par tout ce qui passe par la tête d’Ancestral, véritable éponge qui ne rejette rien une fois que cela a été absorbé. Comme le dirait Regnator : « Sa tête c’est pas un filtre, c’est une poubelle ! »
Par le biais du parcours touristico-initiatique des héros, les lecteurs peuvent ainsi bénéficier d’un superbe tour du propriétaire du cerveau fêlé d’Ancestral Z et de son comparse. Si les personnages mettent un volume à se rendre chez le Méchant, c’est uniquement parce que « les raccourcis sont pour les faibles » (dixit Morigan).
Si vous trouvez le scénario léger et le monde bizarre, c’est normal. « Moins égale plus », tel est le concept de Chaosland. Les auteurs avouent avoir tenté de faire la pire BD au monde. Il semble qu’ils y sont génialement parvenus.
Les auteurs
Les auteurs de
Chaosland forment un duo de choc digne des meilleures séries ou des meilleurs films : Laurel et Hardy ! Euh, non, disons plutôt Starsky et Hutch, ou alors Magnum et Higgins ? À John Steed et Emma Peel ? Bref, ils forment un couple dans lequel Mojojojo modère l’insaisissable Ancestral Z.
Ancestral Z
Co-auteur de Chaosland, Ancestral milkshake tout ce qu’il aime pour créer son propre univers. Fan de films plus que Z et de SF kitch, son rêve est de pouvoir un jour obtenir sa cape argentée pour partir à la recherche de sa beauté idéale, Xeliana, l'héroïne galactique qu'il a lui-même inventé.
Son style ne peut pas être qualifié de « manga ». Certes, il voue une profonde admiration aux jeux de plateforme de Nintendo — il semble même qu’il soit dans une relation sentimentale très sérieuse avec la Princesse Peach. Mais d’un point de vue graphique, il s’inspire plutôt de Clone Wars Animated et Samourai Jack, séries d’animation américaines.
Fan de Parker Lewis, de H2G2 et de Chapeau Melon et bottes de cuir, Ancestral Z aime avant tout les séries B et kitsch. C’est pour cela que le scénario de Chaos Land ressemble tant à du grand n’importe quoi (mais joyeux, coloré et sans prétention). Mixte entre Donjon et les Charlots, Chaosland aurait presque pu s’appeler Nanarland si l’esprit d’Ancestral n’était pas si f(l)ou. Plonger dans son esprit revient à s’immerger dans une fractale : impossible d’en ressortir indemne.
Mojojojo
Pour canaliser l’énergétique et désordonné Ancestral Z, il fallait la poigne d’un Mojojojo. Lui seul est capable de faire taire l’artiste au cerveau monté sur ressort. Il parvient à le recadrer alors que tous les autres ont jeté l’éponge depuis bien longtemps.
Fan de séries américaines comme Lost, Alias ou Six feet under, Mojojojo partage avec Ancestral le même goût du kitsch, mais dans une moindre mesure. Ses influences graphiques sont plutôt à chercher dans la BD européenne. Comme son acolyte, il a découvert Trondheim et Sfar aux Beaux-Arts. Leurs univers drolatique et fantaisiste le touchent. Bien sûr, il cite le Chat du rabbin, Petit vampire et Donjon. Il adore également de Crecy et son Bibendum céleste. Cet univers imaginaire et étrange correspond plus à sa sensibilité que les productions japonaises. D’ailleurs, parmi les mangas, il n’apprécie vraiment que les Taniguchi pour leurs scénarios sortant des sentiers battus. En mêlant ses goûts à ceux de son collègue, il tempère le délire incompréhensible qu’aurait pu être Chaosland.
Connu pour
son travail de dessinateur sur le manga DOFUS depuis le tome 5, il réalise les décors et co-signe le scénario de
Chaosland avec
Ancestral Z.
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Voilà c’est fini ou presque car
Chaosland, c’est aussi une succession de bonus en fin de tome ! Plus qu’un cahier graphique, les bonus de Chaosland sont des éléments indispensables pour plonger dans cet univers loufoque et, euh, loufoque.
Certes, nous pourrions développer et en parler pendant des heures, mais cela ne vous éclairerait pas beaucoup plus. Chaosland est avant tout une expérience à lire !
Le mot de l’éditeur :
“Cette aventure est étrange, non ? Je ne sais pas moi, à la fin, je n’arrive pas à dire si c’est complètement génial ou complètement naze. Je me suis longtemps demandé si cet amour presque paternel que j’éprouve pour ces deux trublions que sont
Ancestral Z et
Mojojojo me permettait de rester bien lucide sur la qualité de cet album… En fait, après moult interrogations et à force de rechercher des explications dans les livres de psychologie, je suis tombé par hasard sur un bien curieux ouvrage. Ce livre s’appelait « Le bon, le mauvais, rien ne se perd, tout se crée ».
Ce livre passionnant écrit par
Vince Mac Truffe expliquait que le « bon goût » et le « mauvais goût » ne possédaient pas chacun leur ligne de valeur comme l’affirmait depuis des siècles les livres de physique, mais qu’au contraire, ils faisaient partie d’un tout. En fait, pour résumer simplement, le bon goût et le mauvais goût se situent tous les deux sur un même cercle, le très bon goût étant raccordé au très mauvais goût. L’alchimie parfait se situant justement entre le très bon et le très mauvais, l’être humain étant alors incapable de donner un avis sur l’œuvre parvenant à cet exploit. Très peu d’artistes ont réussi à plonger leurs lecteurs dans ce type d’ambiance. Vraiment, c’est rare. C’est certes étrange mais ceci m’a ouvert les yeux sur «
Chaosland ». C’est génialement bon ou incroyablement mauvais ? Dur à dire… Impossible à dire ?
Quoi qu’il en soit, il s’agit incontestablement d’une de mes plus curieuses expériences de lecture et pourtant, j’en ai lu des bandes dessinées.”
Tot, directeur éditorial D’Ankama Editions
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Prévu en 2 tomes.
À paraître : Chaosland tome 2 : The Big End !