le dessin est tres bon
je laisse a ceux qui savent le faire ,la critique de cette nouvelle bd
lu dans l express :
La lutte contre Cosa Nostra en Sicile mise en images par trois Italiens talentueux. Un superbe récit dramatique.
Tous ces personnages avec des têtes d'animaux font inéluctablement penser à Maus, l'album de l'Américain Art Spiegelman où les nazis sont des chats, les Polonais des porcs, les Juifs des souris. La ressemblance s'arrête là. Dans La Pieuvre, les personnages ne sont pas typés. Les uns ressemblent à des sangliers, les autres à des buffles, des chimpanzés, des hyènes... Le dessinateur a d'ailleurs dû solliciter quasiment toutes les espèces de la création tant les soi-disant "hommes d'honneur" sont légion dans ce roman graphique consacré aux quatorze années dramatiques de la lutte contre Cosa Nostra.
Le récit débute le 16 mars 1978, jour de l'enlèvement d'Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne. Il se clôt le 19 juillet 1992, via d'Amelio, à Palerme, avec l'attentat à la voiture piégée perpétré contre Paolo Borsellino, le magistrat qui avait succédé à peine deux mois plus tôt à son ami d'enfance Giovanni Falcone, symbole à lui seul de la lutte antimafia, et déjà victime du même type d'attentat sur la route de l'aéroport de Palerme. Entre ces deux dates tragiques défile l'histoire de l'Italie, des "années de plomb" aux années Berlusconi, avec son cortège de martyrs et de bourreaux.
Avec ce pavé époustouflant qui se lit d'une traite, le trio Giffone-Longo-Parodi rend un formidable hommage à tous les magistrats, policiers et journalistes qui ont souvent payé de leur vie leur combat sans merci contre la "piovra". Le premier, scénariste, a insufflé le rythme nerveux du récit. Les deux autres, graphistes tout aussi talentueux, lui donnent, avec des planches à l'aquarelle particulièrement léchées, toute sa dramaturgie. Le résultat: un petit chef-d'oeuvre.
