Cooltrane a écrit:Blackfrag a écrit:Perso j'en serai, le sujet me touche de près ,alors en BD et par Davodeau, curieux de savoir comment le sujet va être abordé.
ayant aussi été touché de près (mon père), je vais probablement faire l'impasse
j'adore Davodeau quand il fait de la fiction, mais pas trop quand il fait de la BD Reportage (fusse-t'elle autobiographique ou fiction), et je crois que ce bouquin en sera un (reportage)
J'étais un peu comme toi, les professionnelles de la médiathèque m'ont (presque) forcée à le sélectionner dans la liste de lecture du club de lecteurs BD que j'anime.
Ce n'est pas un bouquin sur la maladie d'Alzheimer comme l'album de Paco Roca.
C'est un livre sur ce qu'il y a de plus beau et sensible dans l'humanité, dans l'être humain, quand tout s'efforce autour de nous de transformer des êtres en statistiques, en coût, en productivisme... Il a été encré avec de la bienveillance et je te jure qu'il y a un p... de contraste avec l'ambiance générale où les mots les plus lus et entendus dans les médias sont "armer", "guerre", dans
tous les sujets de conversation, la maladie y compris.
J'accompagne quelqu'un dans son vieillissement depuis plus de 10 ans maintenant, le plus dur c'est d'arrêter d'avoir peur, pour lui, pour soi et petit à petit, c'est lui qui m'apprend à m'adapter à ce qu'il est, une personne avant tout, qui a des joies qu'on peut partager en oubliant de se protéger. C'est sûr qu'il y a des hauts et des bas, mais dans l'ensemble, c'est plutôt du bonheur.
Même ta remarque sur Davodeau et le documentaire, je la partageais un peu car dans le documentaire, il s'attache moins à l'esthétique (je trouve). C'est peut-être voulu. Dans "Là ou tu vas", sa compagne le charrie pas mal avec ça!
Quant à la qualification de nombriliste dans le commentaire d'une personne qui a posté dans la bédéthèque, je la trouve complètement décalée.
Bien sûr il parle des relations avec ses proches mais elles ne sont pas hors sujet. Mais la raison déterminante qui convainc sa compagne de réaliser ensemble cet ouvrage, c'est de donner un coup de projecteur sur la réalité, sur le tabou qui planque les personnes atteintes de telles maladies dans des lieux fermés, sans donner à tous une chance de vivre des bonheurs.
Les deux auteurs essaient surtout de comprendre les gens, les malades comme l'autre dans le couple (peut-être certains peuvent-ils s'en inspirer

) puis de faire comprendre au lecteur, toujours dans le respect.
Qu'est-ce que c'est bon un album comme ça! Vague de lumière dans un désert de rocaille!
Merci à mes camarades de médiathèques qui bousculent parfois mes réticences face au noir et grisouille de l'encre.
Et bien sûr merci aussi et respect à Etienne Davodeau et ses complices.
Je pense offrir l'album au personnel de l'EHPAD pour le Noël auquel je suis invitée. Je pense que certain(e)s seront intéressées.