Au fond de la mer glacée de l’arctique git le squelette d’une femme que son père avait poussé là. Accroché à la ligne de pêche d’un inuit, le squelette est remonté à la surface. Emberlificotée à la ligne, la femme squelette suit le pêcheur jusqu’à son igloo. L’homme observe cet être étrange tapi dans l’ombre qui ne semble plus si effrayant et prend le temps de démêler son fil des os et de le réchauffer. Durant la nuit la femme squelette s’approche de son sauveteur et boit une larme. Le battement du cœur de l’homme raisonne comme un tambour, et petit à petit elle retrouve muscles, organes, peau, cheveux et tatouages.
Cécile Vallade rend hommage aux paysages glacés et à la faune de l’arctique mais apporte aussi quelques touches d’humour à cette légende inuit sur la reconstruction d’une femme. La narration muette renforce le lien entre les deux personnages, et un chant de gorge dans la tradition inuit composé et enregistré par Marie-Pascale Dubé est accessible via des QR codes.
Cette légende inuit sur la reconstruction d’une femme popularisée par l’écrivaine américaine Clarissa Pinkola Estès, permet à Cécile Vallade de nous offrir de beaux noir et blancs qui rendent hommage aux étendues glacées et la faune de l’arctique, et à intégrer pour la première fois de la couleur, pour souligner l’aspect fantastique de la transformation de la femme squelette.