Ce qu'en dit l'éditeur :
La vingtaine de jeunes qui s’installe veut démontrer qu’on peut travailler sans patron, que cultiver la terre peut suffire pour subvenir aux besoins de chacun.
Un atelier de sérigraphie est installé.
« Je crois que l’idée découle à la fois de ma curiosité et de l’envie de Yann, mon beau-père, de témoigner de cette aventure. L’idée de passer de conversations informelles à un projet de bande dessinée remonte bien à six ans au moins. Il aura fallu du temps pour trouver la bonne manière de le raconter… la réaction des protagonistes du récit a pu être enthousiaste, et quelquefois, aussi, teintée d’inquiétude, d’interrogations.
C’est en effet le ressenti d’une personne sur une histoire collective, et chacun pourrait avoir envie d’y apporter son propre témoignage. »
Travaux d’aménagement, premières cultures, et surtout premiers contacts avec le monde paysan.
Car, s’il est relativement facile d’élever des poules, des lapins, voire des cochons, il est nettement moins aisé de savoir les tuer pour les manger. « Visiblement, le fait d’avoir « mis les mains dans le cochon » ne les en a pas dégoûté (pour ce que j’en sais) » explique Tanquerelle.
« Au contraire, ils tirent encore une grande fierté de cette expérience. Je pense qu’elle est très représentative de leur volonté de « retour à la terre » et d’intégration dans le milieu rural qui les environnait. Il y a quelque chose de « jusqu’au boutiste » qui définit bien leur état d’esprit du moment. »
La connaissance ancestrale des agriculteurs devient indispensable. Connaissance qui passe par la visite de la cave chez les hommes, et par le café pris par les femmes, dans un silence seulement interrompu par le tic-tac de la pendule.
« Autant je n’ai jamais douté du fond, autant la forme me posait problème. L’idée d’entretiens avec mon beaupère permettait à la fois de rester au plus près du vécu tout en confrontant le point de vue de deux générations. Mais elle comportait aussi la difficulté de rendre attrayant
une simple conversation autour d’une table. C’est au fil des pages que l’idée de jouer avec ceux-ci, comme par exemple, en les faisant voler ou bien en les représentant comme des géants, s’est imposée d’elle même.
Je crois que ce projet m’aura beaucoup appris, dans tous les sens du terme. »
Ce que j'en pense :
Partant d’un entretien réalisé par H. Tanquerelle avec Y. Benoît, un ancien membre d’une communauté post mai 68. C’est en réalité, et comme toujours dans le cas où l’histoire est chère à son narrateur, bien plus compliqué, et justement, a priori, les auteurs tiennent éviter tout rapprochement/amalgame foireux ! Et même si l’histoire est liée avec l’Histoire, le récit à l’intelligence de partir de la jeunesse de Y. Benoît pour tenter d’éclaircir ce qui a suivi. L’objet, c’est cette idée de communauté qui n’est pas resté à l’état de projet, menée à son terme par ce groupe de jeunes gens. Le regard plein de tendresse de son ancien membre, n’en est pas moins relativement objectif, le recul nécessaire offert par le temps écoulé sans aucun doute ! Le dessin de Tanquerelle se positionne dans le ton du récit et donne un côté tout à fait plaisant à cette lecture. Le deuxième tome s'annonce à l'avenant !
Remarquable !