2h30 du matin. Un portable sonne une première fois et réveille un couple paisiblement endormi. Raphaël, agacé, ne répond pas. Le téléphone retentit de nouveau. Cette fois il se lève. Léo est au bout du fil. Il est en panne de voiture et demande à Raphaël de venir le chercher. Pourquoi le ferait-il ? Les assurances sont faites pour ça et en plus il n’y connaît rien en voiture… Il refuse de se déplacer et raccroche, excédé par le comportement de son ami qu’il juge égoïste. Mais sa compagne, Helen, lui fait comprendre qu’il n’a pas le choix.
Rongé par la culpabilité qu’Helen a éveillé en lui, Raphaël finit par comprendre qu’on ne laisse pas son copain dans la panade. Alors il y va. Arrivé en moins d’une heure, un beau « Surprise ! » sortant de la bouche de Léo et de cinq autres amis le laisse pantois. C’était un canular. C’était même bien plus que ça. Un test à l’amitié.
Les fondements de L’invitation se posent à ce moment précis. Les relations humaines vont être mises à nu avec toute la transparence que l’amitié, si elle est sincère, peut engendrer. Il n’y a plus qu’à se laisser porter par une intrigue simple et profondément attachante.
Jusqu’où peut-on aller par amitié ? C’est certainement plus compliqué que de refuser, ou d’accepter, d’aller aider son pote à cinquante kilomètres de chez soi, en pleine nuit.
D’ailleurs, on s’apercevra, au fil des pages tournées, que la relation entre les deux protagonistes est beaucoup trop nourrie de moments de complicité pour qu’un quelconque test vienne la parasiter. La véritable amitié prendra d’ailleurs tout son sens lorsque Léo lancera son invitation…
Associé à Jim, il faut rendre hommage au dessin de Dominique Mermoux qui est aussi sobre, pudique, sans artifice, que peut l’être le sujet de cette histoire… Les scènes de nuit, notamment, sont superbes. Inéluctablement, il permet au lecteur de s’imprégner un peu plus de cette ambiance teintée de nostalgie.
Le découpage théâtral en six actes de cette chronique sociale a déjà permis une adaptation sur les planches. Aujourd’hui, c’est le cinéma qui se charge de donner vie aux quelques cent-cinquante planches de D. Mermoux.
Michaël Cohen à la réalisation (et qui joue aussi le rôle de Raphaël), donne le sentiment d’avoir mis beaucoup de cœur à respecter l’œuvre des auteurs. En intégrant des scènes qui devraient épaissir la vie des personnages et en s’entourant d’acteurs talentueux (N. Bedos, C. Chamoux, G. Kervern ou encore un certain B. Bonvoisin !…), L’invitation devrait encore nous donner quelques frissons. Cela serait, assurément, un joli cadeau pour les créateurs de l’œuvre originelle…
En lien, l'article complet sur http://www.comixtrip.fr/bibliotheque/linvitation/ je le mets en tout petit hein ? ça va comme ça ?