L'espiègle Lili

[Vautour2b]

À la faveur d'un classement dans mes étagères, j'ai relu cette série sur laquelle je n’avais plus jeté un œil depuis 30 ans. Je m’attendais à une bd nunuche et poussiéreuse, mais à ma grande surprise j'y ai trouvé beaucoup de fraîcheurs, avec une héroïne délicieuse, des histoires souvent très drôles et un dessin élégant... au point que cela donnée envie de compléter la collection ... cette appréciation s'adresse surtout à la période qui va de Lili interprète (1958)... à Lili et la Tarasque (1966), avec Alexandre Gérard (alias 'Al. G') au dessin et Bernadette Hiéris, puis Paulette Blonay au scénario, qui étaient, à ce moment-là, particulièrement inspirés.

La Lili de Al. G et B.Hiéris est une adolescente, puis une jeune fille, dynamique et sarcastique qui fait tourner en bourrique ses proches par son indépendance et son esprit farceur, au premier chef, Monsieur Minet, son tueur légal.... mais aussi, et surtout, les vilaines cousines de Sainte-Herbu qui, à chaque médisance ou mauvais coup, s'attirent une riposte carabinée de la part de l'héroïne.

L'arrivée de P.Blonay (Lili à Chantalouette - 1958) y apportera (1) une touche romantique, puisque Dan, le camarade américain passera du statu de copain à d'amoureux et de fiancé "officieux" de Lili - ce qui se révélera à double-tranchants, car si, dans un premier temps, cela enrichit les personnages et inspira de très bonnes scènes, en particulier dans Lili au Music-hall, l'un des albums les plus réussi et le meilleur mettant en scène le couple Lili/Dan (2) , mais, l'héroïne, au fils du temps, en deviendra aussi nunuche, incapable d'accepter un boulot sans demander l’autorisation à son tuteur (alors qu'avant, elle le mettait devant le fait accompli), quasi incapable de se défendre sans l'aide de Dan ou un autre homme (alors qu'avant, elle y arrivait seule, même face à des gangsters)... et le déclin ne s’arrête pas au personnage principal, les histoires aussi ont suivit la même pente descendante à partir de Lili et le diamant "Luck", tout comme le dessin de Al. G qui en deviendra raid, figé, avec des cadrages de plus en plus ordinaires. Quand à Minet, il passera de la naïveté à la bêtise crasse.
Certaines histoires remonteront un peu le niveau (Lili et le trésor, Lili en Grèce, Lili en Espagne, Lili et le Chien des Allendale,...), mais pour moi "L'espiègle Lili" est bien morte après Lili et la Tarasque.

À la mort de Al. G, la série déclinera encore (à partir de Lili et le grand Ted) avec un dessin à peine au niveau d'une bd de fanzine (quand aux autres repreneurs, les dessins de couverture ont suffi à me faire fuir).

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Mes grands favoris, ceux je considère comme les "pépites" de la série (par ordre de parution) :




L'album ci-dessous semble confirmer que la Corse est un sujet qui inspire les auteurs de bd : Astérix en Corse, L’enquête Corse et Lili bandit Corse, tous des grandes réussites de leurs séries respectives.









EDIT : après coup, j'ajoute cet album car même si l’héroïne y à perdu de son espièglerie et que le dessin des décors n'a plus la qualité d'avant, l'histoire à encore beaucoup d’humour, avec aussi un érotisme suggéré très mignon

[Révéler] Spoiler:

même si à aucun moment ont ne voit Lapuce faire des avances à Lili ou à Maya, Dan a raison : même s'il se plaignait beaucoup, Lapuce ne devait pas se trouver si mal d'être seul sur une île déserte avec deux jolies filles, sa réaction dépit à l'arrivé du petit ami de Lili est révélatrice.

J'en ai apprécié d'autres, mais c'est ceux-là qui mon fait le plus rire (ou ému : Lili à la campagne)

À l'inverse, il y en a je que ne relirais plus : Lili & Cie (une guimauve de bon sentiments), Lili et le diamant "Luck" (seule la méchante ma plu), Lili script-girl, Lili à l'Olympia Sporting Club, Lili patine, Lili en vacances et Lili et le Capitain Cramm.

(1) en plus du perroquet Rarahu (apparu dans Lili à St Germain-des-Près) qui, à partir de cette album deviendra l'animal de compagnie attitré de Lili.
(2) leur relation dans cette album, ainsi que dans le précédant (Lili dans la Lune), avec leur complicité et leurs petites chamailleries, me fait un peut penser à celle du (future)couple Valérian/Laureline.

[Cabarezalonzo]

Bien qu'étant assez mal placé pour en parler, je partage (aujourd'hui, ce n'était pas le cas dans ma jeunesse, par ignorance) totalement le point de vue exprimé par Vautour2b.

Quand j'étais gamin, les garçons et les filles étaient conditionnés dans leurs jeux, lectures et distractions diverses à un point qu'il est difficile d'imaginer (à l'école primaire, je n'ai connu que des classes de garçons). Les éducateurs et les parents, sous diverses influences, accentuaient des distinctions déjà naturelles et s'acharnaient à poser des frontières infranchissables.

Par conséquent, môme, je lisais les fascicules des Pieds Nickelés et de Bibi Fricotin proposés par le même éditeur que Lili pour le même modique prix (on rappelle qu'il s'agit d'une ou plusieurs histoires formant un album souple de 44 planches, dont la moitié seulement en couleurs).
Mais, chargé d'idées préconçues, je n'ai jamais manifesté, en public, la curiosité, en achetant un titre des PN, de feuilleter ne serait-ce que quelques pages de Lili chez un marchand de journaux. Par crainte du regard des autres, probablement ?... Parce que je suis convaincu, avec le recul, que mon attitude eût été différente, au moins en privé, si j'avais eu une sœur ou une cousine qui en laissât traîner quelques exemplaires à la maison.

Je sais que ma mère lisait les premières aventures de l'Espiègle Lili à la fin des années 30. Et ma femme, sensiblement du même âge que moi, pendant que je dévorais les PN ou Bibi Fricotin et Rasibus Zouzou (Forest proposait Charlot, toujours dans le même genre, que je ne connaissais hélas pas davantage que Lili), se régalait avec ces fascicules de l'Espiègle Lili dont nous parle si bien Vautour2b.
Et j'eus l'occasion de constater, trop tardivement hélas, qu'en effet, certaines de ces histoires sont de qualité et qu'on peut évidemment les apprécier quel que soit le sexe, le genre ou l'orientation sexuelle.

[onehmouninehl]

En ce qui me concerne, ma mère achetait de temps en temps des Espiègle Lili pour ma grande sœur. Il va sans dire que je les lisais aussi. Elle m'avait acheté une fois un "Pied nickelé" puis un "Bibi Fricotin" de la même maison d'édition, mais je n'accrochait pas à cet humour. Je préférai Lili - et Mickey, aussi, toujours pour le côté plus sérieux.

[the frog]

De mon cote, l'enonce de ce sujet est une veritable madeleine puisque dans la maison de ma grand-mere il y avait cet album qui trainait pres du piano dans la salle a manger:



Avec ma soeur ainee, nous le lisions tous les etes quand nous y passions nos vacances, on ne s'en lassait jamais. Il etait dans un etat deplorable, la couverture manquait ainsi que les premieres et dernieres pages, si bien que nous n'avons jamais su comment cela finissait. Je presume bien, fort evidemment!

On adorait le lire car c'etait fort bien ecrit et cela degorge de bons sentiments, la petite fille toujours malicieuse mais avec un coeur grand comme ca auquel personne ne peut resister. Tout le monde y est beau, tout le monde y est gentil sauf les bandits, malandrins et autres apaches de la pire espece avec qui l'heroine en decoudra et qui bien sur se retrouveront tous en prison apres que la marechaussee fut appelee a la rescousse

Cela est terriblement date mais cela a le charme suranne de ces lectures d'enfance nes des livres qui etaient a notre disposition durant la periode estivale. C'est comme une fenetre sur un autre temps que ma soeur et moi n'avons pas connu.

Ce n'est que bien plus tard, dans un BDM, je crois, que je fis la correlation entre cet album et la serie Lili dont nous avions aussi quelques livres a la maison. Je n'avais jamais fait le rapprochement car c'est le jour et la nuit entre les deux series tellement leur univers est different.