Au début des années 1970 dans la ville d’Aberdeen (Washington), un jeune garçon s’apprête à partir avec sa mère rendre visite à sa tante Mari. Elle a une surprise pour lui. Le petit Kurt découvre un tambour accompagné de quelques 45 tours. Les mélodies de groupes tels que les Beatles réveillent un intérêt qui jusqu’alors sommeillait en lui. On est encore bien loin du futur grand Kurt Cobain mais on en aperçoit les prémices.
L’italien Danilo Deninotti qui scénarise cette histoire, a voulu focalisé le parcours de Kurt Cobain sur son existence avant qu’il ne soit mondialement connu. Avec cette impression qu’il appuie sur le fait que l’enfant blond n’était pas forcément disposé à devenir l’être torturé qui a écourté sa vie.
Ainsi, Deninotti distille quelques faits avérés. De sa rencontre avec son fidèle bassiste, Krist [Novoselic], en passant par les nombreux batteurs qui n’ont pas fait le poids face à Dave Grohl, jusqu’à la rencontre avec Thurston Moore et Kim Gordon, membres du groupe Sonic Youth. Le scénariste intègre tous ces protagonistes de pertinente manière. Pour démontrer que, malgré une enfance chaotique, Kurt Cobain a su profiter d’un entourage qui correspondait à sa personnalité. Lui qui se prenait pour un extra-terrestre, se tranquillise peu à peu de savoir que d’autres aliens existent… Au travers de ses premières compositions, Kurt s’est servi de son âme écorchée et de ses convictions pour devenir ce fabuleux musicien.
Avec ces tons bleus, qui ne sont pas sans rappeler un certain Nevermind, Toni Bruno, dessinateur de Kurt Cobain : When I Was an Alien, nous aide à plonger dans ce qui pourrait être les souvenirs du chanteur. Et puis… il y a une certaine frustration qui se dégage à la fin de cet ouvrage. Le dessin de Bruno laisse comme un goût d’inachevé. Les cases et pages défilent vite, peut-être un peu trop. Il ne nous laisse pas l’occasion de s’arrêter sur un plan, une action. On pourrait ainsi regretter une lecture trop rapide.
Pour autant, ce récit où chaque partie est annoncée par un extrait d’un titre composé par Nirvana, rend un hommage appuyé sur Kurt Cobain. On se surprend ainsi, à écouter intérieurement quelques morceaux qui ont fait de ce groupe de rock, une référence. C’est certainement là l’essentiel pour les auteurs.
Chronique complète sur comixtrip : http://www.comixtrip.fr/nouveautes/kurt ... -an-alien/