Je ne suis pas très confiant quant à la conclusion de cette campagne. Ils n'en étaient qu'à 7000€ à quelques jours du terme et lundi, Spaceman Project a communiqué sur le fait qu'ils engageaient tous les efforts financiers possibles pour gérer les coûts fixes de production en ajoutant sans attendre 20 000€ de leur poche, alors qu'en général, quand l'entreprise fonctionne suffisamment, ils n'interviennent qu'à la fin pour compléter si besoin et atteindre l'objectif. Ils ont de plus étendu la durée de la campagne d'une semaine, même si c'est habituel de leur part. Les auteurs ont de leur côté abaissé leurs prétentions salariales de 2000€. Le but de ces manœuvres est évidemment de rassurer les éventuels apporteurs n'ayant pas encore participé sur la faisabilité du projet et les inciter à se lancer.
Malheureusement, je crains que cela ne signifie devoir compter uniquement sur une hypothétique participation accrue de lecteurs intéressés pour faire de cette campagne un succès. Je doute que l'éditeur remette au pot, même si j'espère qu'il me fasse mentir. Spaceman blâme le coronavirus pour l'anémie développée par le projet, mais la vérité est qu'il n'a jamais vraiment décollé, alors que le financement a débuté plusieurs semaines avant la crise sanitaire que nous traversons. Je pense qu'il faut chercher ailleurs de meilleures raisons. Je n'ai pas suivi la campagne du tome 1, mais a-t-elle rencontrée le succès facilement ? Bolt ? Quelqu'un ?
Peut-être aussi cela a-t-il à voir avec le fait que les lecteurs ont déjà eu sous les yeux la première aventure de Korokke. Je me demande comment se traduit l'érosion du lectorat dans le monde sans pitié du financement participatif.
Bref, je suis cette campagne sans plus d'illusions mais toujours avec curiosité, en espérant une issue favorable. Si vous aimez les contes dépaysants, cette saga enluminée par un duo d'auteurs espagnols narrant les exploits d'un yokaï tout droit sorti de son folklore pour mettre le Japon sens dessus dessous est faite pour vous.
Foncez !