Mome écrit :
En plus, la narration manque de rythme et certains passages n'ont d'intérêt que par la beauté du dessin. C'est ce dernier qui m'a poussé à finir l'album. Cela vient peut-être de moi qui n'est rien compris à l'histoire, mais au final je me suis franchement ennuyé
Je pense la même chose, le dessin est admirable, mais le scénario est assez convenu, voire décevant.
Au fond, que l'on veuille identifier un tyran sanguinaire à un monstre, à un vampire, pourquoi pas ?
Vlad Tepes, le Dracula historique (en roumain dracul signifie le dragon), fut connu pour sa cruauté, en se basant sur ce personnage, Stocker fixa le mythe moderne du Vampire (apparence, goût, pouvoirs, etc.) dans son célèbre roman Dracula.
Mais là, dès la couverture, on nous montre Staline arborant un manteau dégoulinant du sang de ses ennemis et de ses anciens amis, cela est trop simpliste.
Assimiler la soif vampirique et la folie meurtrière d'un homme est réducteur quoique possiblement interessant si cela est bien fait.
Cyniquement, je dirais que les vampires, si ces chimères existaient, ne font que se nourrir en traquant leur gibier qu'est l'homme, ils n'ont pas plus de cruauté en eux que le lion qui dévore une antilope. Ils ont faim, ils se nourrissent.
Staline, lui, fut ce mélange dangereux entre un idéaliste et un sociopathe : Au nom de l'utopie délirante qu'il désire réaliser, il détruit les obstacles, ment (on peut dire que le mensonge est au coeur de son régime) et agit sans remord ni pitié, il tue autant par plaisir, sadisme, que par cruauté. La fin justifie les moyens.
Décrire comment ce jeune séminariste féru de littérature et poète à ses heures perdues est devenu un opposant déterminé à un régime tsariste pourri jusqu'à la moelle, comment un colosse aimant la castagne dans les bistrots, "hérita" de Lénine son pouvoir et devint le chef d'un état totalitaire qui se perpétua après sa mort, cela aurait été très intéressant.
Mais, nous n'avons rien de cela dans Koba, ici Dufaux fait de Staline une incarnantion maléfique, un Diable, qui cherche l'immortalité en contactant des vampires.
Staline fut infiniment plus complexe que cela. Le Mal, cela ne s'explique pas par des allégories simplistes.
Le dessin de Penet, comme toujours est admirable, cela sauve, presque à lui seul, l'album.
Si l'on veut connaître les circonstances de la Révolution Russe, du rôle de Staline et de la fin de la Terreur stalinienne, je ne peux que recommander deux excellentes BD parues chez nous, chez Urban et chez Dargaud : Petrograd de Phillip Gellat et La mort de Staline de Nury et Robin.
Mais quand même, que le dessin de Penet est beau !