La Pastèque vient de publier La femme aux cartes postales, de Jean-Paul Eid.
Ce dernier est surtout connu pour son personnage de Jérôme Bigras et ses BD conceptuelles à l'humour burlesque. Certains se souviendront du Trou qui est véritablement percée de la 1re à la 4e de couverture.
Mais voilà qu'Eid abandonne la caricature pour nous raconter une histoire en deux temps.
D'abord un trio de musiciens qui tire le diable par la queue alors que meurent les boîtes de jazz montréalaises à la fin des années 1950.
Ensuite à Paris, en 2002, où un homme apprend que ses restes ont été identifiés dans les ruines des tours du WTC. Les deux récits convergeront évidemment.
Dans ce vaste projet de 250 pages, Eid a travaillé avec l'homme de théâtre Claude Paiement. Le rythme, un peu lent, donne au dessinateur le temps de bien installer l'action (souvent avec des cases muettes), on a même parfois l'impression de voir des plans-séquences. Le récit est par ailleurs bien construit et on apprécie comment l'auteur a su dénouer toutes les situations.
Le dessin de JP Eid est quant à lui d'une belle qualité. L'auteur change complètement de style et ça lui réussi.
