Nirm a écrit:En effet, c'est plus de l'anticipation que de la SF avec un fort contexte politique.
Pour ma part j'ai trouvé l'approche graphique intéressante dans ce contexte.
Marrant pour cette vision de la SF, pour moi même s'il est important que le cadre soit crédible, qu'on parle de robots ou de différentes planètes ou peuples, la SF ne sert qu'à questionner notre époque, notre société.
Dans Alex + Ada, même si les gadgets sont sympa, ils m'apparaissent comestiques, ils sont là pour habiller la trame ou le propos.
Le propos justement n'est pas de savoir si les innovations sont crédibles mais si la relation entre les 2 personnages est possible. La question n'est donc pas de savoir si "c'est possible" (c'est le postulat de départ) mais bien ce qui construit une relation, si un robot peut acquérir des sentiments et en éprouver et si en retour un humain peut éprouver de l'amour pour son invention.
De la même manière, l'intérêt de La guerre des mondes n'est pas dans la raison de la venue des extraterrestres ni dans leurs physionomie mais dans le fait qu'une (et même la) grande puissance de l'époque subit une attaque qui bouleverse son sentiment d'être la nation/le peuple intouchable et imbattable et ce que ça provoque.
Dans 1984, c'est pareil, le but n'est pas de savoir si la langue mise en place est crédible ou les inventions mais de dénoncer la manipulation des masses via la réécriture de l'histoire et la surveillance à outrance pour faire taire toutes tentatives de rébellion.
Et on pourrait faire ça pour tous les grands récits de SF.
En fait, je suis entièrement d'accord avec vous.
Une bonne histoire de SF est avant tout une bonne histoire.
Mais si le contexte de la SF a été choisi, c'est parce que l'histoire se déroulera mieux dans ce contexte (imaginez "blade runner" dans les années 60 ; ça ne collerait pas). Donc que l'ambiance SF a une énorme importance.
Et c'est le reproche que je fais à "Invisible republic".
On ne voit pas trop la SF, dans les chapitres que j'ai lu.
Ca pourrait être un western politique.
Du coup, j'ai décroché, et je n'ai pas eu envie d'y retourner.
(Mais je ne suis pas "dégouté" du duo Bechko / Hardman" pour autant ; paradoxalement, les premières planches montrées sur leur "green lantern : earth one" font très SF, plus que "invisible republic" !)