de cicerobuck » 17/08/2018 22:34
C'est Paul Jenkins au sortir de son magistral run sur Hellblazer, en compagnie d'un Jae Lee qui a toujours dit que sa série préférée est Hellblazer, bien avant que Jenkins s'y retrouve. C'est aussi le moment que choisi Jae Lee pour enfin apprendre à dessiner les femmes, oublier son obsession pour Bisley qu'il essayait de concilier avec du gros Image des débuts.
Jenkins poursuit dans la veine de ce qu'il faisait sur Hellblazer, décrire une communauté vivant en dehors du monde classique, avec une forte résonance shakespearienne.
La grande réussite est d'avoir su créer une histoire se tenant du début à la fin, sans qu'on sente même le fait que ces personnages ont une existence antérieure.
Entre 95 et 2001, c'est simple, Jenkins est le nouveau venu le plus underrated de l'époque (Hellblazer, Spidey avec Buckingham, Sentry, Inhumans, même son Spawn Undead était étonnant de nihilisme), avant de sombrer avec Origin, le début de sa chute.
Tout récemment, notamment avec Replica pour Aftershock, il commence à se ressaisir, mais les comics ne constituent plus le centre de son activité (Hollywood et les JV, je l'ai rencontré une fois chez lui en Caroline du Nord, en pleine cambrouse, un bourreau de travail, charmant).
Le parcours est donc inversé avec Jae Lee, le roi de la procrastination (son éditrice pris un vol jusqu'à chez lui pour le confronter à ses multiples excuses pourries de type "mon scanner est en panne") qui trouve enfin une discipline de travail après terrible désillusion Hellshock qu'il ne parviendra jamais à achever. Il est depuis devenu un artiste fabuleux, en constante évolution, et c'est grâce à cette oeuvre fondatrice qu'il doit sa rédemption.
Toth, Tezuka, Trondheim, les trois T de cicerama