Hubert aime les cases.
Celles des tableaux qu'il voit aux Musées royaux des beaux arts, celles des photos qu'il prend, celles des tableaux qu'il tente de peindre, celles de l'écran de son ordinateur, sans oublier celle de la fenêtre de sa voisine qu'il observe en douce.
En fait Hubert n'aime pas trop sortir de ses cases, quand sa voisine l'invite (pas celle qu'il observe, une autre, plus moche que la première) ou quand une touriste lui demande de la prendre en photos, son premier réflexe est de dire non. Aprés tout, une case c'est confortable, ses contours sont droits, bien définis, on s'y sent en sécurité, alors pourquoi en sortir.
Bref, Hubert est un peu introverti.
Mon libraire n'a commandé que deux exemplaires d'Hubert.
Pour peu je ne l'aurais pas remarqué, un peu comme on ne remarque pas le protagoniste de cette BD.
Je me répète, mais je suis toujours impressionné de voir que des premières oeuvres soient aussi abouties. Dans Hubert, Ben Gijsmans a le cran de faire dans le minimalisme, de laisser parler les silences, de raconter une histoire qui n'en est pas une et qui tient à pas grand chose, mais qui se tient tout de même.
Pour réaliser ce livre l'auteur il a sorti le gauffrier, généralement 3x3 cases, mais parfois 4x4 ou 5x5, une structure qui est un peu la mise en abyme du personnage.
Ce livre est loin d'être indispensable, mais je l'ai tout de même bien apprécié. Et j'ai l'impression qu'on réentendra parler de M. Gijsmans.