Actuellement sur les étals des bonnes librairies, proposé par la maison d'édition
La boîte à bulles, une bande dessinée avec Delphine Priet-Mahéo au crayon de bois (c'est son premier album, vous pouvez voir son travail là :
http://depehem.ultra-book.com/ ) et Aurélien Ducoudray, auteur dont la plume va se balader sur des terrains des plus variés depuis 2010, au scénario.
Ce dont il s'agit : 1918, la guerre est finie, la paix est signée. Outre les familles des 1.375.800 morts et disparus, la patrie française doit s’occuper des 4.266.000 blessés. Parmi eux se trouvent 10 à 15.000 mutilés de la face. Les « gueules cassées », comme on les appellera.
Insensible aux médailles qu’on lui propose, notre héros découvre, jour après jour, les réalités de sa nouvelle « condition ». Mi-homme, mi-curiosité, il tente de survivre à la violence du regard d’autrui. En particulier celui des femmes (dont la sienne) qui préfèrent lui tourner le dos en toutes circonstances…
Si les compagnies un peu trop compatissantes ou la visite de bordels spécialisés permettent de réguler certains besoins physiques, les besoins de l’âme, eux, ont bien du mal à trouver satisfaction…
Un beau jour, il rencontre Sembene, un colosse d’origine Africaine. Une drôle de « gueule », lui aussi, avec ses dents taillées en pointe. Entre les 2 compères, c’est un partage d’expériences en tous genres qui démarre…
Un travail de fiction remarquable mené par Aurélien Ducoudray, par ailleurs journaliste spécialisé dans les documentaires et mis en scène par une jeune auteure de dessins animés.
Un récit poignant sur des êtres hors normes, meurtris dans leur chair pour leur pays et pourtant soumis à la violence du regard de leurs compatriotes. Des « broyés » de la guerre qui ont gardé la vie, mais pour vivre un nouveau cauchemar.
Une plongée sans concession dans le douloureux processus d’acceptation du handicap facial par les gueules cassées, mais aussi dans les dérives d’une société partagée entre curiosité, compassion et dégoût.Quelques planches :